Montpellier arrête les barquettes en plastique dans les cantines scolaires
C’est une mesure forte annoncée par la municipalité, la ville de Montpellier décide de bannir les barquettes en plastique des cantines scolaires. Elles seront remplacées par des emballages biocompostables.
Le plastique est partout, des objets de la vie quotidienne à nos assiettes. Limiter le plastique à l’échelle locale et revaloriser les biodéchets, c’est ce qu’entreprend la ville de Montpellier (Hérault) qui décide de bannir les barquettes en plastique pour les remplacer par des emballages faits en cellulose végétale.
Meilleur pour la santé des enfants
Un collectif de parents d’élèves, le "collectif cantine Montpellier" préconisait déjà depuis l’année dernière des contenants plus sains pour la santé des enfants. En effet, une fois chauffé le plastique peut libérer des substances chimiques et peuvent s'inscruter dans la nourriture, comme par exemple des perturbateurs endocriniens. Une observation confirmée par Marie-Hélène Santarelli, l’adjointe au maire de Montpellier et chargée de l’alimentation durable :
"On a considéré qu'il y avait des problèmes lorsque le contenant en plastique était réchauffé, il pouvait y avoir des perturbations du système endocrinien", explique l'élue interrogée par Bio à la Une.
Barquette 100% biocompostable
Ces emballages seront faits à base de cellulose végétale, entièrement biocompostable. Elles seront mises en place dans les cantines scolaires dépendant de la municipalité, c'est-à-dire les écoles maternelles et primaires. Avec pas moins de 14 000 repas à servir chaque jour aux élèves montpelliérains, la ville déboursera 60 000 euros par an et 900 000 emballages seront fabriqués chaque année.
"Cette décision politique va dans deux sens : un enjeu de santé publique mais aussi pour l'environnement car on a la chance d'avoir une usine de méthanisation à côté qui va pouvoir revaloriser les déchets", affirme Marie-Hélène Santarelli.
Les emballages seront jetés après les services, mais recyclés par l’usine montpelliéraine Améthyst, afin d'être transformés en bio gaz qui "servira à alimenter en énergie des quartiers à proximité de l'usine", informe Marie-Hélène Santarelli, ou en compost pour le secteur agricole. "Ce sont des déchets, mais des déchets qui sont utiles, car ils pourront être revalorisés", ajoute-t-elle.
Un choix de contenant étudié
Cependant, le collectif de parents avait déjà prononcé leur souhait d’avoir des contenants plus durables tels que l’inox ou le verre, qui se conservent sur des années. La municipalité a étudié ces éventualités en choisissant finalement les barquettes biocompostables qui sont plus coûteuses mais respectent mieux les conditions sanitaires. "Le verre c'est moins cher mais il y a des risques de brûlures et de coupures, mais aussi à force de l'usure, des rainures peuvent apparaître et contenir des bactéries donc il y avait un risque sanitaire", révèle Madame Santarelli.
L'inox n'a pas convaincu la mairie non plus, car une fois chauffé, il peut libérer des molécules de chrome, donc potentiellement néfaste pour la santé.
Un engagement au long terme
Cette action s’inscrit dans une lutte globale de réduction des plastiques dans une perspective écologique, mais aussi pour leur permettre d’atteindre l’objectif de "territoire zéro gaspi" car les emballages et les déchets alimentaires dans les cantines seront tous recyclés.
De plus, la ville de Montpellier est signataire du pacte de Milan et s’engage vers la mise en œuvre d'un système alimentaire durable et sa volonté de lutter contre le gaspillage alimentaire.
"Le dispositif des barquettes biocompostables dans les cantines rentre dans le cadre d'une Politique alimentaire globale qui vise à promouvoir une alimentation de qualité et éco-responsable. Le projet 'Ma cantine autrement', initié par la ville de Montpellier en 2015, s'échelonnera jusqu'en 2020", peut-on sur le site de la mairie de Montpellier.
Cette mesure entre dans la mise en marche de l’interdiction du plastique à usage unique en 2021 à l’échelle de l’Union Européenne, une mesure forte pour lutter contre la pollution au plastique dans le monde.
Crédits photo : Christophe Ruiz, ville de Montpellier
- Mairie de Montpellier
- Interview de Marie-Hélène Santarelli, adjointe au maire de Montpellier et chargée de l'alimentation durable