Chips, biscuits, frites : de l’acrylamide en forte dose malgré la réglementation
L’association européenne des consommateurs interpellent l’Union européenne sur la forte présence d’acrylamide dans les chips, frites et biscuits. Cet appel fait suite aux résultats d’une étude révélant que cette substance cancérigène est présente en quantité supérieure aux normes imposées dans de nombreux produits.
Avis aux consommateurs invétérés de frites et de chips. Vous saviez certainement déjà que ces aliments ne sont pas ce qu’il y a de meilleur pour votre organisme. Sachez maintenant qu’ils contiennent aussi, en importante quantité, de l’acrylamide, une substance cancérigène.
Une loi non respectée
C’est une nouvelle étude du Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC) qui a de quoi nous inquiéter. Des tests effectués sur des groupes de consommateurs ayant consommé plus de 500 produits tels que les chips, les biscuits ou des céréales de petit-déjeuner ont révélé la présence d’acrylamide en teneur supérieure ou égale à la réglementation européenne en vigueur. Le BEUC exhorte donc la Commission européenne à agir et à limiter davantage cette substance.
Une loi entrée en vigueur en avril 2018 imposait un contrôle très strict de l’acrylamide dans les aliments transformés. Mais contrôler les seuils dans certains produits semble bien fastidieux. En effet, il s’agit d’un produit chimique qui se forme naturellement lorsque les féculents tels que les pommes de terre ou les céréales lorsqu’ils sont cuits au four, frits ou grillés à une température supérieure à 120 ° C.
Des études ont montré que l’acrylamide dans le régime alimentaire pouvait favoriser les cancers chez les animaux et, par conséquent, les scientifiques ont conclu qu’il augmentait potentiellement le risque de cancer chez les consommateurs de tous les âges. En somme, sur les échantillons testés, près de 13 % des aliments pour bébés, 8 % des chips et 3 % des frites ne respectent pas les normes en vigueur.
Des biscuits pour bébés incriminés
Alors que les produits généralement très appréciés des plus jeunes sont dans le collimateur des experts, les références pour bébés n’échappent pas non plus à ce constat. En effet, le test révèle que près de deux biscuits sur trois ont des taux supérieurs en acrylamide à ceux imposés par la réglementation européenne. Également incriminés, les chips de légumes, sont loin de faire bonne figure. Cette étude a prouvé qu'en moyenne, les chips de carottes, de betteraves ou de panais contiennent presque deux fois plus d'acrylamide que les versions à base de pommes de terre, bien qu'elles soient souvent considérées comme plus saines.
Pour Monique Goyens, Directrice générale du BEUC, il faut durcir la réglementation pour protéger les citoyens non avertis. “Ce test à l’échelle de l’UE prouve qu’il est possible de produire des chips ou des céréales à faible teneur en acrylamide. Mais tant que les mesures seront volontaires, certains fabricants ne prendront pas la question au sérieux et les consommateurs pourraient toujours être exposés à des niveaux élevés d'acrylamide. Pour obliger les fabricants de produits alimentaires à accorder plus d'attention à ce contaminant, la Commission européenne doit fixer des limites contraignantes, comme nous l'avons demandé à plusieurs reprises.” Les autorités européennes sont maintenant averties. Reste à savoir si les mesures nécessaires seront prises.