Les députés autorisent les pharmaciens à délivrer certains médicaments sans ordonnance
Les députés ont prévu mercredi en commission d'autoriser les pharmaciens à délivrer dans certaines conditions des médicaments normalement sous ordonnance pour des pathologies bénignes comme des cystites ou angines, dans le cadre de l'examen du projet de loi santé.
Un amendement du rapporteur Thomas Mesnier (LREM) a été adopté en ce sens. Il "vise à permettre aux pharmaciens (...) de délivrer selon (un) protocole mis en place par la Haute autorité de santé des médicaments dont la liste serait fixée par arrêté dans le cadre de pathologies bénignes du quotidien", a expliqué le député devant la commission des Affaires sociales.
Cela se ferait "dans le cadre d'un exercice coordonné, qu'il s'agisse d'équipes de soins primaires, de maisons de santé pluriprofessionnelles, de centres de santé ou de communautés professionnelles territoriales de santé" et "sous réserve d'une formation ad hoc des pharmaciens sur ces dits protocoles et d'un lien obligatoire réalisé auprès du médecin traitant", a-t-il précisé.
La ministre de la Santé Agnès Buzyn a jugé "important de réussir à avancer sur le sujet", mais exprimé des "réserves" et plaidé pour donner du temps à la négociation avec les syndicats de médecins, qui sont opposés à la mesure, "pour trouver une voie de sortie par le haut".
Possibilité de changer de médicament par un autre ?
Un autre amendement du rapporteur a été adopté pour permettre aux pharmaciens de changer de médicament notamment lorsque celui prescrit connaît une rupture d'approvisionnement susceptible de mettre en jeu le pronostic vital du patient, sans l'accord préalable du prescripteur, mais conformément aux recommandations de l'Agence nationale de sécurité du médicament.
Les députés ont aussi prévu, à l'initiative du rapporteur et de certains députés LREM, de permettre aux infirmiers d'adapter des traitements en fonction des résultats d'analyses de biologie médicale des patients. "Cette possibilité devra s'inscrire dans le cadre d'une équipe de soins primaires ou d'une communauté territoriale de santé", et "le médecin traitant devra être informé de cette adaptation de posologie", précise l'exposé des motifs de l'amendement.