La justice française reconnaît une agricultrice atteinte de Parkinson comme victime des pesticides
Tandis que de nombreuses études établissent un lien de causalité entre l’usage des pesticides et la maladie de Parkinson, un tribunal de Bordeaux vient de trancher en faveur d’une ex-ouvrière atteinte de cette pathologie.
Trouble affectant le système nerveux central, le syndrome de Parkinson figure, depuis 2012, sur le tableau des maladies professionnelles du régime agricole. A l’appui, un décret officiel stipulant qu’il existerait un lien entre les produits phytosanitaires et l’apparition de cette pathologie chez les agriculteurs. Le tribunal de Bordeaux a donc reconnu, ce mercredi, qu’une ex-ouvrière viticole atteinte de Parkinson était victime des pesticides.
Une “omerta” dans le milieu agricole
Sylvie Berger, ancienne viticultrice de 47 ans, est atteinte de cette pathologie depuis 2016. Son employeur, le Château Vernous à Lesparre-Médoc (Gironde) a été reconnu responsable d'une faute inexcusable pour l'avoir exposée à des substances toxiques dans les vignobles. Une décision de justice "bouleversante" pour Sylvie Berger.
“Je suis heureuse, soulagée que quelqu'un m'ait enfin entendue”, confie-t-elle à France Bleu Gironde.
Tandis que des dizaines de dossiers de ce type sont en cours de traitement à Bordeaux, Sylvie Berger accuse le milieu viticole d’encourager une "omerta" autour des dangers concernant les pesticides. Hermione Baron, avocate de la viticultrice, corrobore ses propos : "c'est au salarié de rapporter la preuve des manquements de l'employeur et, dans les petites structures, la charge de la preuve est extrêmement lourde".