Asthme : avec la pollution de l'air, les enfants sont de plus en plus vulnérables
L'asthme touche plus d'un enfant sur dix dans l'Hexagone. A l'occasion de la Journée mondiale de l'asthme qui se tient ce mardi 7 mai, focus sur l'un des facteurs aggravants de cette maladie respiratoire chronique : la pollution de l'air intérieure et extérieure.
Maladie caractérisée par une inflammation chronique des bronches, l'asthme touche plus 4 millions de personnes en France. Sifflements, toux, troubles respiratoires. En cas de crise, la paroi des bronches gonfle et réduit le débit de respiration. La maladie est causée par une combinaison de prédispositions génétiques et de facteurs environnementaux, comme la fumée de tabac, les allergènes (acariens, pollen...) mais également l'exposition aux particules fines.
En avril dernier, l'Unicef a lancé une campagne de sensibilisation et rappelé que trois enfants sur quatre respirent un air toxique. "On sait que les microparticules liées à la pollution de l'air constituent un facteur aggravant de l'asthme. Certaines d'entre elles vont provoquer une inflammation. Elles sont pratiquement indestructibles, donc une fois qu'elles sont là, elles vont y rester", développe Valérie Quesniaux, chercheuse au CNRS et directrice du laboratoire Immunologie et neurogénétique expérimentales et moléculaires (INEM) de l'université d'Orléans.
Quelques jours après la publication du rapport de l'Unicef, une étude réalisée à échelle mondiale parue dans The Lancet Planetary Health a montré que 4 millions de nouveaux cas d'asthme infantile dans le monde par an sont liés à la pollution routière.
Privilégier le contact avec les animaux de la ferme
Mais la pollution atmosphérique n'est pas le seul facteur aggravant de l'asthme allergique, précise Dieudonnée Togbé, également chercheuse au CNRS à Orléans : "les infections virales comme la grippe saisonnière sont également mises en cause. L'utilisation de produits chimiques dans nos habitats peut aussi être dommageable si on n'aère pas efficacement les maisons", précise la scientifique. Les niveaux de pollution des habitats peuvent en effet s'avérer 5 à 10 fois plus élevés qu'à l'extérieur. En France, l'asthme représente la première maladie chronique chez les enfants. Quelles sont les solutions pour les protéger ? "Les masques et autres dispositifs peuvent être utiles pour empêcher de respirer de l'air pollué", assure Dieudonnée Togbé, qui recommande également le contact avec la nature et notamment avec les animaux de la ferme.
Sa collègue Valérie Quesniaux confirme : "Le fait d'être en contact avec des micro-organismes comme les animaux de la ferme, ou même de respirer de poussières de ferme, va déclencher et booster une réponse immunitaire de type 1 chez les jeunes enfants, ce qui va permettre de réduire la 'propension' de réponses allergènes de type 2", développe-t-elle.
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