Remboursement de l’homéopathie : la Haute autorité de santé a tranché
La Haute autorité de santé considère que l'homéopathie ne doit plus être remboursée par la Sécurité sociale, son efficacité n'étant pas prouvée.
Le journal Libération a révélé, mercredi 26 juin, l’avis définitif de la Haute autorité de santé (HAS) concernant le déremboursement des médicaments homéopathiques. Selon la teneur de sa décision, la HAS estime que ces alternatives à la médecine traditionnelles ne doivent pas être remboursées par la Sécu. Cet avis, adopté par la commission de la transparence de la HAS, ne sera rendu public que vendredi.
Un avis adopté à la grande majorité
L’organisme, qui n'était pas joignable mercredi soir, aurait voté "à la très grande majorité (une seule voix contre) le déremboursement des produits homéopathiques", révèle Libération. Le quotidien avait déjà révélé mi-mai la teneur du projet d'avis de l'organisme, pourtant censé demeurer confidentiel.
Cette conclusion, très attendue, marque la fin du processus d'évaluation scientifique de l'homéopathie. En revanche, elle ne marque pas celle du débat sur son déremboursement, puisqu'il revient maintenant au gouvernement de prendre la décision. "La vraie question, c'est : est-ce que la décision politique suivra l'avis scientifique ?", avait déclaré à l'AFP son président, le cardiologue Jérémy Descoux président de FakeMed, un collectif de médecins qui s’opposent à l'homéopathie.
La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a affirmé à plusieurs reprises qu'elle suivrait l'avis de la Commission de la transparence de la HAS.
"La décision sera politique. Elle sera peut-être prise par Mme Buzyn mais nous pensons qu'elle peut être prise en plus haut lieu, par le Premier ministre ou le président de la République", a indiqué Charles Bentz, président du Syndicat national des médecins homéopathes français (SNMHF).
“Mon homéo, mon choix”
Au-delà des arguments scientifiques, les pro-homéopathie veulent déplacer le débat sur le terrain politique en tentant de mobiliser leurs troupes. Laboratoires, homéopathes et usagers ont lancé une campagne médiatique soutenue par des élus, "Mon homéo, mon choix", avec une pétition qui revendique plus d'un million de signatures.
Cette conclusion, très attendue, marque la fin du processus d'évaluation scientifique de l'homéopathie. En revanche, elle ne marque pas celle du débat sur son déremboursement, puisqu'il revient maintenant au gouvernement de prendre la décision. "La vraie question, c'est : est-ce que la décision politique suivra l'avis scientifique ?", avait déclaré à l'AFP son président, le cardiologue Jérémy Descoux président de FakeMed, un collectif de médecins qui s’opposent à l'homéopathie.
La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a affirmé à plusieurs reprises qu'elle suivrait l'avis de la Commission de la transparence de la HAS.
"La décision sera politique. Elle sera peut-être prise par Mme Buzyn mais nous pensons qu'elle peut être prise en plus haut lieu, par le Premier ministre ou le président de la République", a indiqué Charles Bentz, président du Syndicat national des médecins homéopathes français (SNMHF).
Un coup dur pour les laboratoires
Si le déremboursement est validé par l’Etat, ce sont les trois laboratoires fabricants (le Français Boiron, le Suisse Weleda et l'Allemand Lehning), qui en pâtiront.
Boiron réalise 60 % de ses ventes en France sur des produits homéopathiques remboursables, soit 215 millions d'euros. Sur ce total, les produits dont les patients demandent effectivement le remboursement à l'Assurance maladie rapportent 150 à 160 millions d'euros au labo. Le groupe lyonnais anticipe une baisse de 50 % des ventes sur ses produits remboursables la première année, puis de nouveau 50 % la deuxième.
Les laboratoires assurent que cela menacerait 1.000 emplois chez Boiron en France (sur près de 2.500) et 300 chez Weleda et Lehning.