Nylon et PET : quand les sachets de thé deviennent des infusions aux microplastiques
Une étude réalisée par des chercheurs canadiens révèle que de nombreux sachets de thé constitués notamment en nylon laissent échapper des particules de microplastiques dans l’eau chaude que nous buvons.
La littérature scientifique démontre régulièrement que la chaîne alimentaire est bourrée de matière plastique de taille micrométrique et nanométrique. En juin dernier, un rapport commandé par le WWF à l'université australienne de Newcastle révélait qu’un individu moyen pouvait ingérer jusqu'à 5 grammes de plastique par semaine. Cela représente ni plus ni moins le poids d'une carte de crédit. Parmi les sources de contamination, on retrouve l'eau, surtout celle embouteillée, les fruits de mer, la bière et le sel. Mais il faudrait ajouter à cette liste les sachets de thé, parfois gorgés de microplastiques à en croire une étude canadienne publiée le 25 septembre dernier dans la revue ACS Environmental Science & Technology.
Pour dresser leur constat, les chercheurs ont analysé un processus de trempage typique de sachets en nylon ou PET. "Nous montrons que le fait de tremper un sachet de thé en plastique à une température d'infusion (95 ° C) libère environ 11,6 milliards de microplastiques et 3,1 milliards de nanoplastiques dans une seule tasse", expliquent les auteurs de l’étude. Un constat dur à avaler.
Comme le soulignent les scientifiques, les niveaux de particules de nylon et de polyéthylène téréphtalate libérés par ces emballages sont plusieurs fois supérieurs aux taux de plastique déclarés dans d’autres aliments. A température ambiante (22°C), un sachet libère environ 300 fois moins de particules, mais le taux reste élevé.
Les risques liés aux microplastiques
S’ils semblent plus travaillés que les traditionnels sachets en papier, ce type de conditionnement peut laisser un goût amer aux amateurs de thé. En août 2019, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a appelé à "mener une évaluation approfondie des microplastiques présents dans l’environnement et de leurs conséquences potentielles sur la santé humaine". Et pour cause, si fins, ils pourraient être absorbés par l’organisme à travers le tube digestif. Les chercheurs canadiens indiquent qu’une évaluation initiale de la toxicité aiguë chez les invertébrés a montré que l’exposition à ce type de particules libérées par les sachets de thé pouvait avoir des effets sur le comportement et le développement.
Comme le soulignent les scientifiques, les niveaux de particules de nylon et de polyéthylène téréphtalate libérés par ces emballages sont plusieurs fois supérieurs aux taux de plastique déclarés dans d’autres aliments. A température ambiante (22°C), un sachet libère environ 300 fois moins de particules, mais le taux reste élevé.