Ce maire a pris un arrêté pro-pesticides
Alors que le maire de Langouët, Daniel Cueff, a une nouvelle fois défendu ce lundi 14 octobre devant le tribunal administratif de Rennes son arrêté interdisant les pesticides à moins de 150 m des habitations, il y a quelques semaines, un maire d'une petite commune de l'Yonne a pris un arrêté en faveur des pesticides…
Luc Jacquet, maire de Fouronnes, petite commune de l'Yonne a décidé il y a quelques semaines de prendre un arrêté en faveur des pesticides. Une action à contre-courant de l'opposition aux produits phytosanitaires notamment représentée par le maire de Langouët, Daniel Cueff.
"J'autorise l'utilisation des produits phytosanitaires de synthèse et naturels sur l'ensemble du territoire communal de Fouronnes" (165 habitants), affirme l’élu, lui-même agriculteur. Son texte qui se veut volontairement provocateur et humoristique stipule qu’"avant d'appliquer toute nouvelle réglementation pénalisant exclusivement l'agriculture", la mairie devrait d'abord interdire cigarettes mais aussi "viandes grillées, boissons chaudes et autre malbouffe" ou encore "tous véhiculent à moteur". "Pour prémunir les habitants de toutes nuisances, il (serait) nécessaire de retourner aux usages antérieurs au XVIIIe siècle", peut-on encore lire dans cet arrêté transmis à l'AFP.
Une "pression sur les agriculteurs"
"Je veux simplement remettre les pendules à l'heure", a indiqué à l'AFP Luc Jacquet, qui souligne "chercher à diminuer l'usage" des pesticides dans son métier de cultivateur mais assure qu'il n'y a parfois "pas le choix". Il dénonce "la pression" pesant sur les agriculteurs.
Les pesticides de synthèse ne sont "pas plus dangereux que les pesticides biologiques", argue-t-il. Il estime également que l’interdiction des pesticides obligerait la France à importer des marchandises produites ailleurs de façon moins vertueuse. En "autorisant tout le monde" à utiliser des pesticides, "je vais contre la loi", reconnaît l'élu, qui s'attend à ce que cet arrêté soit annulé par la préfecture.
Une "pression sur les agriculteurs"
"Je veux simplement remettre les pendules à l'heure", a indiqué à l'AFP Luc Jacquet, qui souligne "chercher à diminuer l'usage" des pesticides dans son métier de cultivateur mais assure qu'il n'y a parfois "pas le choix". Il dénonce "la pression" pesant sur les agriculteurs.
Le jugement devrait être rendu "d'ici quinze jours", a indiqué le président du tribunal après cette audience sur le fond. Au début de l'audience, le rapporteur public, Mme Marie Touret, a rappelé la différence entre la légalité et la légitimité. "Cet arrêté est-il légal ? Est-il conforme au droit positif, au droit qu'il est écrit ?", a lancé Mme Touret au président et à ses deux conseillers. Selon elle, les pouvoirs de police d'un maire ne peuvent s'appliquer sur le sujet d'une interdiction de produits phytosanitaires. En outre, l’État n'est pas responsable d'une "carence avérée", a-t-elle dit soulignant l’absence de "péril imminent", demandant l'annulation de cet arrêté et suivant ainsi la demande de la préfecture.
"Si les interrogations sont légitimes, le maire n'est pas légalement compétent", a-t-elle ajouté. Daniel Cueff, qui a demandé à prendre la parole, a mis en avant "le danger" de ces produits, brandissant même un bidon vide de 5 L de fongicide, un pesticide destiné à tuer les champignons parasites.
L'arrêté de la commune de Langouët a lancé un vaste débat en France sur l'usage des pesticides. Plusieurs dizaines de communes avaient pris par la suite des arrêtés similaires, dont Paris et Lille. Fin août, Emmanuel Macron avait assuré soutenir "dans ses intentions" ce maire breton, tout en rappelant la nécessité de respecter la loi.
Avec AFP/Relaxnews