L'exposition aux phtalates pourrait perturber le sommeil des femmes ménopausées
Une nouvelle étude américaine suggère l'éventualité d'un lien entre l'exposition aux phtalates, perturbateurs endocriniens qu'on trouve dans certains plastiques, et les troubles du sommeil chez les femmes préménopausées et périménopausées.
En l'espace de sept décennies, le plastique a envahi notre quotidien. Aujourd'hui, l'omniprésence de cette matière dans nos vies est remise en cause, notamment certains types de plastique incriminés pour leur caractère nocif pour l'environnement et la santé. C'est notamment le cas des phtalates, matières plastiques dérivées de l'acide phtalique, identifiés comme des perturbateurs endocriniens. On les trouve notamment dans les jouets en plastique pour enfants, mais aussi dans de nombreux emballages alimentaires et produits cosmétiques.
Une nouvelle recherche parue dans le journal Menopause pointe une possible association entre l'exposition aux phtalates et les troubles de sommeil chez les femmes ménopausées. Réalisés à partir de données issues de l'étude Midlife Women's Health Study, ces travaux ont analysé la qualité du sommeil de 760 femmes préménopausées et périménopausées et jaugé le taux de phtalates dans l'organisme des participantes à partir d'échantillons urinaires.
Les perturbateurs endocriniens à l’origine de certains symptômes de la ménopause
La chute brutale d'hormones qui se manifeste à l'arrivée de la ménopause est associée à de nombreux symptômes. Si les plus connus sont les bouffées de chaleur et les sueurs nocturnes, les troubles du sommeil en sont également fréquents. L'exposition aux perturbateurs endocriniens est toutefois un domaine largement inexploré qui pourrait contribuer à expliquer la prévalence accrue des troubles du sommeil chez les femmes de plus de 50 ans, note l'étude.
Les résultats obtenus au terme de cette recherche suggèrent que la fréquence des troubles du sommeil est associée aux concentrations urinaires de phtalates. Un lien qui nécessite toutefois d'être confirmé, d'autres éléments pouvant interférer avec ces résultats, tels que le niveau de tabagisme des patientes. "Cette étude soulève des inquiétudes et des questions supplémentaires sur une possible contribution des phtalates aux perturbations du sommeil chez les femmes préménopausées et périménopausées. Des recherches supplémentaires sur ces substances chimiques perturbatrices du système endocrinien et leurs interactions avec les hormones, le sommeil et l'humeur des femmes de plus de 50 ans sont nécessaires", déclare la Dre Stéphanie Faubion, directrice médicale de The North American Menopause Society, qui a supervisé les travaux.