Comment bien choisir ses œufs ?
98 % des Français affirment consommer des œufs. Cela n’est pas un secret : cet aliment gourmand et protéiné détient une place royale dans l’Hexagone. Mais si la France en est friande, son mode de production n’est pas toujours irréprochable (poules élevées en cage, production de masse…). Voici quelques conseils pour vous aider à bien choisir vos œufs, en toute connaissance de cause.
Le marquage des œufs : un indicateur qui ne ment pas
Si à l’œil nu, la plupart des œufs se ressemblent, il n’en est rien lorsqu’il s’agit de leur origine. En effet, les œufs sont issus de poules élevées dans des conditions très différentes, allant de l’élevage en plein air à celui en cage.
Pour identifier ces différents mode d’élevage, rien de plus simple : il vous suffit de consulter le code inscrit sur la coquille. Devant les lettres du pays de production (FR pour France) figure un chiffre allant de 0 à 3. Il vous permet de savoir si la poule a été élevée en cage ou au sol dans un bâtiment clos, ou bien si elle dispose d’un accès extérieur (avec un élevage en bio ou non).
Code 3 : poules élevées en cage
47 % des poules élevées en France entrent dans cette catégorie.1 Concrètement, cela signifie que chaque poule dispose de l’équivalent d’une feuille A4 en termes de surface (on compte 16 poules au mètre carré).
En outre, elles ne bénéficient d’aucun accès extérieur et ne sont jamais exposées à la lumière du jour. Les poussins mâles, quant à eux, sont tués dès leur naissance car ils ne sont pas considérés comme utiles à la production d’œufs. Enfin, l’abattage de la poule est réalisé après un an de ponte.
Code 2 : poules élevées au sol ou en volière
12 % des poules françaises en font partie. Un peu moins rude que son homologue précédent, l’élevage au sol reste tout de même peu vivable. Hormis une surface un peu plus grande (9 poules au m2, soit moins de 2 feuilles A4 par poule) et l’absence de cage, les conditions restent exactement les mêmes que celles du code 3.
Code 3 : poules élevées en cage
47 % des poules élevées en France entrent dans cette catégorie.1 Concrètement, cela signifie que chaque poule dispose de l’équivalent d’une feuille A4 en termes de surface (on compte 16 poules au mètre carré).
En outre, elles ne bénéficient d’aucun accès extérieur et ne sont jamais exposées à la lumière du jour. Les poussins mâles, quant à eux, sont tués dès leur naissance car ils ne sont pas considérés comme utiles à la production d’œufs. Enfin, l’abattage de la poule est réalisé après un an de ponte.
Code 0 : poules élevées en plein air et bio
Ce code correspond au mode d’élevage le plus éthique : les poules sont élevées en plein air et en agriculture biologique (leur alimentation est garantie sans OGM), avec une surface plus importante, soit 6 poules pour 1 m2. En outre, la taille de l’exploitation est limitée à 3000 poules.
La recommandation de Lise Lafaurie, diététicienne et nutritionniste
La composition nutritionnelle des œufs codés 0 est de meilleure qualité compte tenu de l’alimentation que reçoit la poule. Elle est nourrie à 95 % en aliments biologiques. Ils auront ainsi un meilleur apport oméga-3/oméga-6 et ne contiennent aucune hormones ni antibiotiques.
Attention aux greenwashing !
Sur beaucoup d’emballages, on trouve les indicateurs suivants : « œufs extras frais », « œufs fermiers » ou encore « œufs datés du jour de ponte ». Ces informations ne sont en aucun cas liées au bien-être animal. Une fois de plus, seul le code prévaut pour bien choisir vos œufs !
Oeufs : les acteurs engagés
Un nombre croissant de producteurs prennent conscience de l’importance d’un élevage plus éthique, aussi bien par respect de l’animal que pour notre santé.
Poulehouse : l’œuf qui ne tue pas la poule
Nous vous avions parlé il y a quelque temps du projet Poulehouse, qui reste encore aujourd’hui l’un des producteurs d’œufs les plus éthiques. Le concept ? Offrir une seconde vie aux poules pondeuses, abattues au bout d’un an et demi dans la majorité des élevages. Une sorte de maison de retraite pour les poules n’étant plus considérées comme rentables.
« Peu de gens le savent, mais les poules pondeuses sont abattues à l’âge de 18 mois, tout ça parce qu’elles pondent moins » rappelle Sébastien Neusch, co-fondateur de Poulehouse. « Une poule peut en réalité vivre jusqu’à l’âge de 10 ans ! Aujourd’hui elles sont abattues car ça n’est plus viable économiquement pour l’éleveur ».2 Fabien Sauleman, deuxième fondateur du projet ajoute : « Une poule pourra pondre pratiquement jusqu’à la fin de sa vie ! ».
Rappelons que la marque travaille uniquement avec des éleveurs en bio ou plein air. Par ailleurs, ils signent systématiquement un accord avec le producteur qui s’engage à ne pas envoyer ses poules à l’abattoir, en les gardant chez lui ou en les envoyant chez Poulehouse. Le revers de la médaille ? Les œufs Poulehouse coûtent deux fois plus cher que des œufs bio ordinaires. Mais comme l’explique Sébastien Neusch : « Un euro l’œuf, c’est vraiment le juste prix pour financer la fin de vie des poules » .
Coquy : des poules élevées hors cage
Pour les plus petits budgets, sachez qu’il existe d’autres producteurs soucieux du bien-être de la poule. Si la marque Coquy n’envoie pas ses poules en maison de retraite, elle s’engage toutefois à pratiquer un élevage 100 % hors-cage. Elle propose des œufs de poules élevées au sol, en plein air et en bio pour certains, dans la région Alsace et Bourogne Franche-Comté, au sein d’élevages alternatifs. Par ces derniers on entend : les élevages certifiés en agriculture biologique comprenant une alimentation bio, un parcours extérieur et des nids et perchoirs en intérieur, ainsi que des élevages plein air (incluant des parcours extérieurs en journée) ou au sol, avec une liberté de mouvement au sein du bâtiment.
Même si le code reste la source la plus fiable en matière de production éthique pour les œufs, il existe également un vaste panel de labels (Agriculture Biologique, Bleu Blanc Cœur, Label Rouge…). Pensez à bien examiner leur charte : celle-ci vous offrira des renseignements complémentaires sur le mode de production et les éleveurs présents au sein du label.
- Enquête CSA pour le Comité National pour la Promotion de l’Œuf (CNPO), menée du 27 mars au 1er avril 2018
- 1. L214, « Marquage des œufs et étiquetage »
- 2. Extrait d’une l’interview accordée à Brut : « Le projet
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