Le Soleil, un atout santé dont il faut profiter
L’été n'est pas encore là mais on y pense déjà… Qui n’a pas plaisir à sentir les rayons du Soleil caresser sa peau ? Peut-être ne le savez-vous pas mais lorsque nous nous exposons à la lumière zénithale, nous produisons des endorphines, l’hormone du bonheur ! Et ce dont vous vous doutez encore moins c’est que le Soleil influence directement notre santé !
Nous l’oublions parfois, mais notre relation au Soleil influence le fonctionnement de notre corps, conditionne nos attitudes et va jusqu’à façonner nos sociétés ! « Biologiquement, indique Linda Geddes, journaliste scientifique et auteure d’un livre très remarqué sur l’influence du Soleil sur notre santé (« Chasing the sun », comprendre : « A la poursuite du Soleil ! »), nous sommes faits pour fonctionner de concert avec le soleil ! » Et instinctivement, il semble d’ailleurs que nous en ayons toujours eu conscience : du roi babylonien Hammurabi qui, il y a près de 4000 ans, conseillait déjà à ses sujets d’utiliser la lumière zénithale pour se soigner, à Hippocrate lui-même, qui, dès le IVe siècle avant notre ère, vantait les vertus curatives de la lumière du jour, les effets salutaires du Soleil ne semblent jamais nous avoir échappés. Rien de nouveau sous le soleil pourriez-vous penser ? Eh bien si justement, puisque tout récemment le rôle clé joué par le Soleil dans la quasi-totalité de nos processus biologiques a été scientifiquement démontré.
Le Soleil, une révolution en microbiologie
« Ces vingt dernières années, la chronobiologie qui étudie les cycles auxquels obéit notre organisme a connu une véritable révolution scientifique avec la découverte de l’importance vitale de notre lien biologique avec notre étoile la plus proche ! » indique la journaliste britannique. En 2017, le prix Nobel de médecine fut en effet attribué aux microbiologistes américains Jeffrey C. Hall, Michael Rosbash et Michael W. Young pour leur travaux sur les rythmes circadiens. Regroupant l’ensemble des processus biologiques cycliques sur une durée de 24 heures, les rythmes circadiens - du latin circa, "environs" et diem, "jour" - régissent la régulation de l’humeur, l’activité des cellules immunitaires et conditionnent également la réponse de notre corps à la nourriture. Une véritable horloge biologique en somme, et dont le bon fonctionnement est étroitement lié à la lumière du Soleil qui agit comme un indice pour la réguler.
Alors que « près de la moitié de nos gènes sont contrôlés par nos rythmes circadiens - y compris les gènes associés à toutes les grandes maladies connues (de la dépression à la démence sénile et du cancer aux maladies cardiovasculaires ou au diabète de type 2) -, perturber ces rythmes augmente le risque de développer beaucoup de ces maladies ou d’aggraver les symptômes qui y sont associés », indique encore Linda Geddes. Et, inversement, « l’alignement de nos activités avec le cycle jour-nuit augmente nos chances de survie ! » Par conséquent, « une meilleure connaissance de notre rapport à la lumière pourrait améliorer de multiples aspects de notre santé, à la fois mentale et physique ! »
S’exposer à la lumière naturelle
Si pendant des millénaires, la seule source d’éclairage nocturne était la Lune, au tournant du XIXe siècle, l’avènement de l’électricité a transformé notre façon de vivre. Depuis son invention, il y a cent-quarante ans, nous sous-estimons l’importance de la lumière naturelle et notre rapport au cycle naturel jour-nuit a décliné pour nous permettre de vivre et travailler 24 heures sur 24. Aujourd’hui, estime Linda Geddes, « nous profitons de l’électricité en pensant que la lumière artificielle est aussi lumineuse et puissante que la lumière naturelle. Mais même un bureau parfaitement éclairé n’assure qu’entre 100 et 300 lux quand on recommande aux professions les plus minutieuses, telle par exemple celle d’architecte, un minimum de 500 lux ! » Et, là encore, même les 500 lux recommandés n’arrivent pas à la cheville de la lumière du jour qui, pourvoyant, même par temps couvert, entre 3000 et 5000 lux et jusqu’à 60 000 lux en plein été, est seule capable de nous permettre de produire de la vitamine D indispensable à notre organisme.
Alors que « près de la moitié de nos gènes sont contrôlés par nos rythmes circadiens - y compris les gènes associés à toutes les grandes maladies connues (de la dépression à la démence sénile et du cancer aux maladies cardiovasculaires ou au diabète de type 2) -, perturber ces rythmes augmente le risque de développer beaucoup de ces maladies ou d’aggraver les symptômes qui y sont associés », indique encore Linda Geddes. Et, inversement, « l’alignement de nos activités avec le cycle jour-nuit augmente nos chances de survie ! » Par conséquent, « une meilleure connaissance de notre rapport à la lumière pourrait améliorer de multiples aspects de notre santé, à la fois mentale et physique ! »
Savoir utiliser la lumière
Pour Linda Geddes, il y a donc urgence : « Il faut former les gens à utiliser la lumière ! » Et, de ce point de vue, la première règle de conduite à observer est une exposition quotidienne et suffisante à la lumière diurne. Aux États-Unis, une étude de la General Service Administration a en effet récemment démontré que les personnes recevant suffisamment de lumière diurne dorment mieux et améliorent leur humeur : « ils ne mettent que 18 minutes à s’endormir contre 45 minutes pour ceux qui se sont peu exposés à la lumière du jour ! » Une exposition suffisante nous rend par ailleurs plus heureux et plus performants. Dès lors pourquoi s’en priver ? « Une marche quotidienne de 10 minutes constitue déjà un atout de choix. » Et, lorsque nous travaillons, le mieux est de se positionner près des fenêtres, quitte à compléter par une exposition à la lumière blanche de bureau pendant la journée. Mais Linda Geddes est formelle, « il ne faut pas s’y exposer après 8 heures du soir ! » sous peine de dégrader son sommeil et de nuire à sa santé. En cette période estivale, pourquoi ne pas illuminer nos vacances en faisant le plein d’UV-B essentiels à la synthèse de la vitamine D. Le secret ? Une exposition de 15 à 30 minutes, au minimum deux ou trois fois par semaine et, bien sûr, en cas d’exposition prolongée et aux heures les plus chaudes, on ne lésine pas sur la crème solaire !
Pour en savoir plus :
A la poursuite du Soleil : quand la science révèle les effets de la lumière du Soleil sur notre organisme et notre esprit, Linda Geddes, Editions First, mai 2020.