Nutrition : ces aliments faussement sains
Ils ont l'image de produits ou de plats sains, qui aident à conserver une alimentation équilibrée au quotidien. Pourtant, lorsqu'on regarde à la loupe leur composition, ils s'avèrent nettement moins diététiques qu'on veut nous le faire croire. Zoom sur ces « faux-amis » de la nutrition.
Le jus d’orange
Grand classique du petit déjeuner, cette boisson est bourrée de sucre. En réalité, elle en contient même autant qu’un soda, voire plus. Boire un verre de jus d’orange en bouteille ou en brique au réveil constitue une vraie agression pour le corps qui se remet juste en route après la nuit. Mieux vaut dans un premier temps boire un verre d’eau pour nettoyer l’organisme, puis une boisson chaude ou tiède (sans sucre de préférence).
Ensuite, vous pouvez presser vous-même une ou deux oranges. La différence ? Au moins, vous profiterez de toutes ses vitamines ainsi que des fibres contenues dans le fruit et de leurs bienfaits pour le transit intestinal. En effet, un jus d’orange fait maison contient le double de fibres qu’un jus acheté dans le commerce, même le plus bio et le plus naturel. En revanche, du côté du sucre, le taux reste le même. Toutefois, pour profiter de tous les bienfaits du fruit, mieux vaut le manger entier. En plus d’être plus rapide à préparer, cela est meilleur pour la santé.
Les galettes de riz
Vendues au rayon diététique des supermarchés, souvent issues de l’agriculture biologique, les galettes de riz soufflées sont souvent considérées comme des en-cas équilibrés. Mais leur indice glycémique, extrêmement élevé, en fait plutôt un aliment à éviter, comme tous ceux à base de céréales soufflées. C’est le procédé de transformation des grains de riz qui fait bondir l’indice glycémique (IG) de ces galettes jusqu’à 85. Autant que les pommes de terre et presque autant que le pain blanc. Rappelons que pour ne pas agresser le pancréas, mieux vaut privilégier les aliments ayant un indice glycémique inférieur à 70.
Remplacer le pain par cet aliment peut à terme être néfaste pour l’organisme, d’une part en raison de la hausse du taux de glucose dans le sang, d'autre part parce qu’il favorise les fringales et donc le grignotage. Les galettes de riz ne sont pas rassasiantes.
En quantité similaire, il est donc préférable de consommer du pain, moins gras et riche en fibres, à condition bien sûr de le choisir complet.
Les sushis
Du poisson cru, a priori peu de graisses, du riz rassasiant… Sushis et makis sont réputés sains et équilibrés. Pourtant, le riz utilisé dans leur préparation est du riz blanc très cuit, affichant donc un indice glycémique élevé. La quantité de sucre est donc non négligeable.
Évidemment les sauces qui les accompagnent sont tout aussi mauvaises sur le plan nutritionnel : beaucoup de sucre et/ou beaucoup de sel, les calories explosent. Du côté du poisson, là encore, il faut se méfier. Si le saumon ou le thon sont des poissons gras contenant des oméga-3 excellents pour la santé, il ne faut pas en abuser. Ils sont en effet davantage contaminés en métaux lourds.
De plus, au restaurant, il n’est pas toujours facile d’obtenir les informations sur leur provenance ou la manière dont ils sont pêchés. Conclusion, si vous êtes fans de sushis, apprenez à les faire et n’hésitez pas à varier de temps en temps les recettes avec des petits poissons comme la sardine ou le hareng, contenant moins de mercure. Contrôlez aussi les quantités de sucre, de sel, et choisissez des poissons de qualité et issus de pêche durable, chez le poissonnier.
Les produits dits allégés
Sommés de réduire les quantités de sucre et de graisses qu’ils absorbent chaque jour, que ce soit pour tenter de perdre quelques kilos ou pour des raisons de santé, les consommateurs sont à chaque rayon du supermarché exposés aux dernières innovations de l’industrie agro-alimentaire : recettes « 0 % », version « allégée en sucre », aliment « minceur »... Mais la composition de ces produits regorge d’additifs, pour compenser le sucre ou les lipides qui ont été retirés. Dans le cas d’un produit dit sans sucre, on retrouve le plus souvent de l’aspartame, édulcorant de synthèse très controversé. Dans le cas de ceux allégés en graisses, bien souvent, ce sont des agents de texture, de l’eau ou de l’amidon qui sont ajoutés afin de conserver une saveur et une texture satisfaisante pour le consommateur. Peu intéressants sur le plan gustatif, ce sont des aliments à bannir complètement, même pour maigrir.
Les poke bowl
Le poke bowl tel qu’il est consommé traditionnellement à Hawaï n’a rien de malsain, au contraire. Le problème vient plutôt de l’exportation de cette recette et de l’effet de mode autour de celui-ci. Du poisson cru, de l’ananas ou de la mangue, de l’avocat… Des aliments de base qui font du bien au corps mais du mal à la planète : le bilan carbone d’un tel plat acheté dans un bar à poke n’est pas négligeable… Qui plus est, cette composition élaborée à partir d'ingrédients de qualité médiocre est arrosée de sauce très sucrée, pour relever le tout. Seule solution si vous aimez cette combinaison de saveurs sucrées-salées et de poisson cru : réaliser vous-mêmes vos propres poke bowl, avec des produits locaux ou, au minimum, dont vous pouvez vérifier la traçabilité.
Quid des fruits et légumes non bio
S’il est important de consommer au moins 5 fruits et légumes par jour pour le bon fonctionnement de l’organisme, le mode de culture n’est pas à prendre à la légère. Dans la mesure du possible, mieux vaut les consommer bio afin de limiter l’exposition aux pesticides. Et une campagne du réseau Pan Europe, en association avec plusieurs ONG, publiée le 24 mai 2022, le rappelle. Celle-ci alerte sur la présence sur le marché européen de 55 pesticides particulièrement nocifs. Pourtant depuis 2011, les États membres sont "légalement tenus" d’y renoncer progressivement, souligne l’ONG Générations Futures, dans un communiqué de presse. Mais c'est l’inverse qui s'est produit : ces substances dangereuses sont en augmentation "de façon spectaculaire au cours des dix dernières années" dans l’alimentation.
Afin de protéger les consommateurs mais aussi l’environnement, PAN Europe et ses organisations membres, demandent l'interdiction immédiate de 12 pesticides, identifiés comme étant les plus toxiques parmi ces 55 substances et "l'élimination totale de tous ces pesticides très nocifs d'ici 2030".
- Communiqué de presse Générations Futures
- Réseau Pan