Addiction aux jeux : comment s’en sortir ?
Les jeux, vidéo ou de hasard, peuvent procurer de nombreux plaisirs. Divertissements, sport, éducatifs… Ils font indéniablement partie de la famille du loisir par excellence. Mais comme tout loisir, il faut savoir doser. Or, de plus en plus, les jeux peuvent créer une dépendance à travers laquelle le jeu perd toute sa substance. Focus sur ce qu’implique une addiction aux jeux et sur les solutions existantes pour reprendre goût au jeu-plaisir…
Addiction aux jeux : de quoi s’agit-il ?
Une dépendance comportementale
L’addiction est une dépendance à une pratique. On parle d’addiction à l’acte de fumer, à l’alcool ou à toute autre chose dont on ne peut pas se passer. Le jeu, pourtant considéré en principe comme une activité divertissante, en fait désormais partie.
Contrairement à certaines substances qui agissent directement sur le cerveau pour créer cette dépendance, l’addiction au jeu est de nature comportementale. C’est donc le comportement lui-même qui va conduire à avoir envie de jouer encore et encore, quelles qu’en soient les conséquences.
Quel type de jeux ?
Parmi les jeux qui peuvent créer une addiction, on peut citer en particulier :
- Les jeux d’argent et de hasard, que ce soit en ligne ou sur dans des établissements de jeu
- Les jeux vidéo également en ligne ou en solo, sur PC, console ou smartphone
Symptômes et risques de l’addiction aux jeux
Quels symptômes ?
La dépendance aux jeux résulte de l’hormone du plaisir qui est libérée par cette activité. En particulier, la dopamine. Le plaisir d’une partie de jeu est si intense que l’on cherche à le retrouver, et ce que l’on perde ou que l’on gagne. En effet, une victoire pousse à continuer, une défaite incite à atteindre d’autres victoires.
Quel type de jeux ?
Parmi les jeux qui peuvent créer une addiction, on peut citer en particulier :
Plus globalement, différents signes permettent de savoir si l’on aime simple jouer ou si l’on est accro :
- Le jeu devient une priorité, ce qui aboutit à un isolement social par rapport à son entourage
- On devient plus agressif et irritable lorsque l’on ne joue pas, en raison du manque
- On peut développer d’autres troubles comme : le manque de concentration, une humeur changeante, une mauvaise qualité de sommeil
Peu à peu, les autres activités sont également délaissées. Malgré quelques tentatives éventuelles, on ne peut pas s’arrêter de jouer, ce qui ôte l’aspect plaisir, puisqu’il s’agit alors d’un besoin. Finalement, un addict au jeu est considéré comme tel dès lors que sa situation est bouleversée à différents niveaux, tant sa vie personnelle que professionnelle (ou scolaire), et ce depuis au moins un an.
Quels risques ?
Si cette dépendance est problématique, c’est pour les risques qui y sont associés :
- Risques pour la santé mentale : augmentation de l’anxiété, dépression, baisse de l’estime pour soi
- Risques pour la santé physique : prise ou perte de poids, terrain propice pour d’autres dépendances comme le tabac et l’alcool
- Risques au niveau professionnel et relationnel : avec une tendance à l’isolement, on a des relations dégradées avec ses proches qui bien souvent ne comprennent pas, pouvant même aboutir à une séparation ou un divorce ; il en est de même au niveau du travail dont la qualité peut diminuer
- Risques financiers, en particulier avec les jeux d’argent, pouvant entraîner de véritables difficultés (surendettement, perte de pouvoir d’achat…)
Des solutions pour s’en sortir ?
Si vous ou l’un de vos proches se trouve dans cette situation, différentes solutions peuvent être mises en place très facilement.
Résoudre une addiction aux jeux par le dialogue
En parler à des proches
Le dialogue est, en effet, la clé essentielle pour sortir d’une telle situation. Si vous avez déjà pris conscience de votre addiction aux jeux, sachez que vous avez fait le plus important. Amis, conjoint, famille… N’hésitez pas d’abord à en parler à des proches. Même s’il ne s’agit pas de professionnels spécialisés dans cette question, ils seront un excellent soutien.
Si, en revanche, la personne addict n’en a pas pris conscience, en tant que proche, vous pouvez l’aider également à s’interroger sur les raisons qui la poussaient à jouer et celles qui l’ont conduite à devenir dépendante.
En parler à un professionnel
Que vous souffriez d’une addiction ou que vous soyez un proche d’une personne dépendante, le recours à un professionnel spécialisé en addictologie est fondamental. Une prise en charge est alors assurée par l’addictologue, avec une thérapie individuelle et/ou de groupe. Un traitement et un suivi sont essentiels pour supprimer cette dépendance.
En parler à une association
En parallèle, il existe aussi des associations spécialisées dans l’addictologie aux jeux. Ces associations ont vocation à vous accompagner et vous orienter vers le bon interlocuteur et les solutions qui s’imposent.
Bon à savoir : la plateforme gouvernementale https://www.joueurs-info-service.f vous apporte de nombreuses informations pour savoir comment réagir et à qui s’adresser.
Résoudre une addiction : prendre de bonnes habitudes
Quelle que soit l’addiction, tout est aussi question de volonté. Quelques bonnes pratiques sont donc recommandées pour vous aider, en complément du dialogue et du traitement que vous aurez commencé :
- Rétablissez une bonne hygiène de vie : adopter une routine de sommeil pour un repos réellement réparateur, pratiquer une activité sportive…
- Trouvez de nouvelles activités sans lien avec les jeux (sport, cinéma, écriture, ballades, musique…) pour retrouver la sensation de plaisir et améliorer la confiance en soi
- Fixez-vous des objectifs réalisables et motivants, idéalement avec un nouveau projet qui créera une nouvelle énergie
- Sortez, renouez avec vos proches, reprenez le goût de petits plaisirs que vous aviez oubliés
Côté jeux, si vous ne parvenez pas à arrêter totalement :
- Tentez de définir un temps de jeu et respectez-le
- Réduisez ce temps de jeux par tous les moyens possibles (pauses, accès limité, mesures d’auto-exclusion des jeux d’argent, voire clôture du compte de joueur…). Aidez-vous d’un proche, car cela risque d’être difficile, seul
- Apprenez à faire le deuil de l’argent que vous avez perdu
- Préférez des jeux différents, à tester avec des proches, pour éviter les dérives
- Et surtout, rappelez-vous qu’une rechute n’est pas un échec, inutile de culpabiliser, il est préférable, le cas échéant, de tenter de reprendre un certain recul
En résumé, l'addiction aux jeux peut bouleverser des vies, la vôtres et celle de vos proches. Ce n'est pas tant le jeu qui est problématique, mais plus le comportement que l'on a face au jeu. Celui-ci doit rester un plaisir, et non une priorité. Alors, si vous êtes dans cette situation, n'hésitez pas à en parler et à vous faire aider pour retrouver toute la saveur d'un bon jeu...