Pourquoi le débat sur le gaz de schiste n’est pas clos
Le cauchemar des écologistes
C’est un fait : aucune technique actuelle ne permet d’extraire le gaz de schiste sans endommager l’environnement. Le débat sur l’extraction de ce gaz fait rage depuis 2010 entre les politiques et les écologistes. Il a notamment pris énormément d’ampleur depuis une image tirée du documentaire américain Gasland de Josh Fox : l’eau d’un robinet prendre feu, après qu’une personne ait approché une allumette allumée.
Les écologistes sont opposés depuis toujours à l’extraction de ce gaz par fracturation hydraulique.
Ils redoutent que ce procédé engendre une pollution en profondeur de l’environnement, la contamination des nappes phréatiques, et à terme une destruction du paysage en surface. Bref, une catastrophe majeure.
Dans la fracturation hydraulique, c’est l’utilisation de produits chimiques qui pose problème, car ils représentent des risques potentiellement cancérigènes.
Les opposants au projet s’appuient sur une étude de l’Académie américaine des Sciences ayant démontré une contamination de réserves d’eau potable par des gaz situés plus en profondeur dans l’état de Pennsylvanie. Les eaux rejetées, utilisées pour le forage, présentaient un fort taux de radioactivité, jusqu’à mille fois la teneur maximale autorisée dans les boissons.
De plus, les défenseurs de l’environnement craignent que ces forages laissent échapper des poches de méthane dans l’atmosphère, or c’est un puissant gaz à effet de serre, ayant un impact 25 fois plus important que le CO2.
En France, 7 demandes de permis d’exploitation ont été rejetées par François Hollande lors de la dernière conférence environnementale, en septembre dernier. Le débat n’étant pas cloturé, mais simplement reporté.
Selon un sondage Ifop publié dans Le Monde, 74% des Français connaissant le gaz de schiste estiment qu’il faut interdire son exploitation.
En réalité, derrière cette guerre d’intérêt se cache une course aux énergies fossiles. La transition énergétique en vigueur devrait ouvrir la voie aux énergies renouvelables, développer les énergies solaires et l’éolien (pour les principales) et non resté focalisé sur les ressources combustibles.
Des politiques hésitant
Actuellement, si le gouvernement a interdit les forages du gaz de schiste par fracture hydraulique, il réfléchit sérieusement à d’autres modes d’extraction, plus sûrs et moins dangereux pour l’environnement. En effet, les recherches basées sur des techniques moins polluantes sont autorisées.
Si les élus de gouvernement ne lâchent pas l’affaire, c’est parce que le potentiel de l’exploitation du gaz de schiste est énorme. La France posséderait les plus grandes réserves d’Europe avec 5 100 milliards de m3, selon l’US Energy Information Administration. L’Iref affirme que l’extraction pourrait créer entre 42 000 et 62 000 emplois avant 2020. Le cabinet SIA conseil va même jusqu’à annoncer le chiffre de 100 000 emplois. De quoi donner le tournis en ces temps de crise, arrosés par une hausse constante du chômage.
Selon certains, le gaz de schiste sera exploité, tout est une question de temps. C’est ce que déclare le député Christian Bataille. Le Sénat vient d’ailleurs de commander un rapport à l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques sur les techniques alternatives à la fracturation hydraulique. De nouveaux procédés pourraient voir le jour telle l’extraction par onde sonore ou par le propane.
Rédaction : Sophie Kopacz