Les prix du bio à la baisse pendant la crise
À l’heure où la France est en crise, le marché du bio résiste comme il le peut à une situation générale difficile. Même avec un nombre de ventes toujours en augmentation, la vitesse de progression du marché du bio ralentit, celle-ci est d’autant plus visible dans les grandes surfaces bien que les marques continuent à enrichir leurs gammes de produits.
Voilà le bilan d’une étude réalisé par SynphonyIRI qui réaffirme que le bio était en très nette progression depuis le début des années 2000, y compris durant le début de la crise en 2008. Cependant, celle-ci a eu un effet retardé et les effets commencent à se faire sentir. Le directeur du cabinet Jacques Dupré ajoute : « pris par les contraintes de pouvoir d’achat, les consommateurs sont en situation d’attente et font moins monter en gamme leur panier. Ces arbitrages influent sur le bio ».
Parce que les portemonnaies se resserrent, les prix du bio prennent de plus en plus d’importance avant l’achat. L’étude remarque que ce sont les produits biologiques les moins chers qui restent en forte progression. Pour qu’un produit bio marche, il faut qu’il soit accessible. Cette tendance profite le plus aux marques des distributeurs. Ceux qu’on appelle les MDD sont maintenant la catégorie de produits Bio qui se vend le mieux, en grandes surfaces comme en magasins spécialisés. Cette tendance est également due au succès croissant de la consommation locale, qui rend les produits plus accessibles.
Les produits biologiques restent consommés au moins une fois par mois par 40% des Français (selon l’Agence Bio). La part des Français consommant bio ne diminue pas, probablement car la consommation bio est une démarche personnelle et réfléchie. Les acteurs sont convaincus de leurs actes et prennent la peine de faire des efforts, même en temps de crise.
« Le ralentissement de la croissance observé sur le marché semble être une parenthèse. Les consommateurs expriment toujours des envies d’acheter des produits plus responsables. Aux acteurs du secteur de trouver le moyen de convaincre les plus sensibles au sujet » analyse Jacques Dupré. Les hard-discount en profitent pour élargir leur gamme de produits, comme Dia qui se dote de 11 nouvelles références pour en totaliser une 50e. Les magasins spécialisés évoluent. Naturalia a ouvert un nouveau concept store à Paris (Beaubourg) : nouvelle adresse, nouvelle décoration, nouvelles animations. Les industriels conventionnels déjà bien installés en profitent pour entrer dans la bataille en offrant de nouveaux produits, comme D’aucy qui propose depuis quelques mois 6 références de produits bio.
Rédaction : Mathieu Doutreligne