La vérité sur les prix, une nouvelle PAC pour 2014
La Politique Agricole Commune fixe les prix des denrées alimentaires en Europe et aide financièrement les agriculteurs. Elle a été réformée récemment pour donner à l’écologie une dimension plus importante dans l’agriculture : censée être plus verte, les opinions divergent, une lueur d’espoir apparaît.
La PAC : 50 ans de subventions
Avant de parler des récentes réformes de la Politique Agricole Commune (PAC), il faut rappeler que cette PAC est une politique européenne de contrôle des prix et de subventions, qui représente à elle seule 40% du budget de l’U.E. : chaque européen donne 33 centimes chaque jour pour la PAC. En effet, tous les ans, l’Europe distribue 58 milliards d’euros (dont 10 à la France) aux agriculteurs, pour qu’ils puissent rentabiliser leur production. La seule vente de leurs produits n’étant pas suffisante pour qu’ils soient rentables.
À titre de comparaison, le budget de la PAC pour subventionner l'agriculture biologique française s'élève à 56 millions d'euros en 2013 (44 M€ en 2012 et 34 M€ en 2011). Ces subventions représentent 0.56% des aides totales distribuées en France, alors que les exploitations bio représentent 4,7% des exploitations agricoles en France (plus d'un million d'hectares).
Avant de parler des récentes réformes de la Politique Agricole Commune (PAC), il faut rappeler que cette PAC est une politique européenne de contrôle des prix et de subventions, qui représente à elle seule 40% du budget de l’U.E. : chaque européen donne 33 centimes chaque jour pour la PAC. En effet, tous les ans, l’Europe distribue 58 milliards d’euros (dont 10 à la France) aux agriculteurs, pour qu’ils puissent rentabiliser leur production. La seule vente de leurs produits n’étant pas suffisante pour qu’ils soient rentables.
Cette politique a été conçue pour une agriculture industrielle, et sans les aides agricoles, il n’y aurait plus de production en France aujourd’hui. 80% des aides sont données à 20% des exploitations agricoles, ces aides étant liées aux quantités produites. Plus un agriculteur produit, plus il reçoit.
Dans ce mouvement général, le bio a toujours reçu très peu d’aides pour deux raisons. Premièrement, parce que l’esprit écologique européen a toujours été faible, deuxièmement parce que le bio a constamment favorisé les petites exploitations à taille humaine. En effet l’agriculture biologique n’a jamais présenté une quantité et une rentabilité “suffisante” pour susciter l’intérêt. Même si une conscience collective grandit, la grande majorité des consommateurs recherche le moins cher et délaisse la qualité.
Un verdissement de la PAC
Fin juin 2013, les instances européennes présidées par la gouvernance semestrielle de l’Irlande se mettaient d’accord pour rendre la Politique Agricole Commune à la fois plus verte et plus équitable. Un accord politique est signé, comme s’en est félicité le Ministre irlandais de l’agriculture, dans l’attente de validation de la répartition du budget de l’U.E. et du plafonnement des subventions, encore en négociation.
Un tiers des aides va désormais être consacré à l’environnement. Cette politique plus verte incitera les agriculteurs à respecter les mesures écologiques majeures, comme la diversification des cultures, le maintien des prairies permanentes et la préservation de 7% de surfaces d’intérêts écologiques dans chaque exploitation. En cas de non participation, ces aides ne seront plus allouées aux travailleurs de la terre récalcitrants.
L’idée principale de la réforme est également de mieux repartir les aides au sein d’un pays, et même d’une région. Dacian Ciolos, Commissaire européen à l’agriculture affirme : “nous avons une PAC plus ciblée, plus juste et aussi plus verte.” Discours très politiquement correct, nuancé par Samuel Feret, coordinateur du groupe PAC 2013, qui qualifie la nouvelle mesure “vert pâle”.
Les associations environnementales dénoncent déjà un manque d’investissement dans ces nouvelles réformes. WWF déclare que la nouvelle PAC menace toujours l’environnement et déplore qu’une partie plus importante des aides ne soit pas affrétée à des mesures plus écologiques. Les organisations environnementales demandent 3 cultures différentes pour toute exploitation de plus de 30 hectares, et 2 pour les exploitations entre 10 et 30 hectares.
Avec la nouvelle PAC, la majorité des subventions sera allouée proportionnellement au nombre de terre et les grosses exploitations recevront une aide plafonnée. Les petites exploitations pourront être aidées par les États grâce à des primes premiers hectares. De plus, les nouveaux agriculteurs de moins de 40 ans seront favorisés par des aides complémentaires durant leurs 5 premières années d’installation. Mais comme le reproche José Bové, l’ensemble de ces mesures diffère selon les pays, ce qui ne tend pas à harmoniser la ligne globale. De trop nombreuses réformes apparaissent comme des options. Ce dernier déclare : “nous assistons à une renationalisation de la PAC. C’est une politique à la carte.” Chaque état pourra donc nuancer le verdissement de son agriculture selon ses envies.
La PAC sera réformée petit à petit dès le début 2014. Les subventions seront effectives à partir de 2015, dès lors que les négociations sur le budget seront votées.
Au final, le modèle d’une agriculture subventionnée n’a pas évolué. Les agriculteurs dépendent de la quantité qu’ils vendent pour survivre, alors que le modèle biologique donne l’avantage à la qualité. Dans les années à venir, nous assisterons peut-être à une industrialisation de l’agriculture biologique. Le bio commercial serait une solution politiquement correct.
En plus de proposer des produits de haute qualité, le Bio s’accapare un nouveau défi, celui de faire évoluer l’esprit des politiques, des nombreux acteurs de la chaîne alimentaire et des consommateurs. Vous faites le choix final, réfléchissez-y.
Rédaction : Mathieu Doutreligne