Pesticides: la Commission européenne veut à nouveau autoriser le glyphosate
La Commission européenne envisage de renouveler l’autorisation du glyphosate, une substance chimique utilisée dans les pesticides et soupçonnée d’être dangereuse pour la santé, alors que les autorités sanitaires ne sont d'accord pas sur sa nocivité.
Lors du vote des 7 et 8 mars prochains, la Commission européenne veut proposer le renouvellement de l’autorisation du glysophate pour quinze ans. Un amendement à la loi de transition énergétique interdisait cette herbicide en vente libre depuis le 1er janvier 2016. Suspecté, depuis plusieurs années, d’être un perturbateur endocrinien responsable de cancers, problèmes hormonaux et de développement, il a fait l’objet de nombreuses études soulignant la dangerosité de ses effets secondaires et le lien entre l’exposition au glyphosate et le développement de l’autisme chez les enfants.
Le glysophate classé “cancérigène probable” par l’OMS
Depuis plus d’un an, les autorités sanitaires peine à s’accorder. En mars 2015, le Circ (Centre international de recherche sur le cancer) qui dépend de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) avait classé l’herbicide comme «cancérigène probable» (niveau 2A). Le géant Monsanto avait violemment réagi suite à cette expertise puisqu’il faut dire qu’un marché pesant des milliards est en jeu. Le glysophate devait être réévalué.
L’Efsa et l’Anses contredisent le rapport
Quelques mois plus tard, l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), en charge de cette réévaluation, publie son rapport dont les conclusions contredisent celles de l’OMS. Au mois de février 2016, c’est l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation de l'environnement et du travail) qui rend les mêmes conclusions: “le niveau de preuve de cancérogénicité chez l’animal et chez l’homme est considéré comme relativement limité et ne permet pas de proposer un classement 1A ou 1B (cancérogène avéré ou présumé pour l'être humain). La classification en catégorie 2 (substances suspectées d'être cancérogènes pour l'homme) peut se discuter, sans que l’Agence ne puisse se prononcer en l’absence d’une analyse détaillée de l’ensemble des études.”
Les additifs du glyphosate 1000 fois plus nocifs
Les associations spécialisées comme Générations Futures soulignent la différence de méthologie. En effet, le glyphosate a été évaluée comme seule substance active par l'Anses. Lors de la dernière conférence de Génération Cobaye qui présentait leur dernier ouvrage "Et notre santé alors ?", Gilles-Éric Séralini (professeur en biologie molléculaire) soulignait que le glysophate n'était pas le composant le plus toxique de l'herbicide mais bien les adjuvants qui peuvent l'être 1000 fois plus. L'Efsa ne prends pas en compte ces additifs et n'a évalué que les principes actifs déterminés par les grandes indutries elles-mêmes. Une certaine obscurité plane sur la véritable composition des herbicides et sur les effets sur la santé puisque les composants ne sont pas correctement testés.
L’Efsa et l’Anses contredisent le rapport
Quelques mois plus tard, l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), en charge de cette réévaluation, publie son rapport dont les conclusions contredisent celles de l’OMS. Au mois de février 2016, c’est l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation de l'environnement et du travail) qui rend les mêmes conclusions: “le niveau de preuve de cancérogénicité chez l’animal et chez l’homme est considéré comme relativement limité et ne permet pas de proposer un classement 1A ou 1B (cancérogène avéré ou présumé pour l'être humain). La classification en catégorie 2 (substances suspectées d'être cancérogènes pour l'homme) peut se discuter, sans que l’Agence ne puisse se prononcer en l’absence d’une analyse détaillée de l’ensemble des études.”
Générations Futures soutient la demande de Ségolène Royal de retrait du marché des herbicides à base de glyphosate et de tallow amine (un coformulant qui favorise la pénétration de la substance active dans les végétaux) et appelle à prendre en compte les nouveaux adjuvants “qui eux aussi accroissent la dangerosité de la matière active glyphosate”.
Source: Méli Mélo