L214 devant le tribunal pour avoir filmé sans autorisation un abattoir dans les Yvelines

Militant l214 filmant l'intérieur d'un camion de transport d'animaux
L214 devant le tribunal pour vouloir “montrer ce que personne n’est censé voir”
Par Mathieu Doutreligne publié le
8747 lectures

Dans un communiqué du jour, l’association de défense du droit des animaux L214 nous apprend qu’un membre de leur équipe, Sébastien Arsac, a été arrêté par la gendarmerie la semaine dernière. Pourquoi ? Pour s’être rendu dans un abattoir sans autorisation afin d’y filmer l’envers du décor. Il a été mis en garde à vue plusieurs heures, son matériel vidéo a été saisi. Jusqu’où peut-on aller pour défendre ses convictions ? Quels règlements peut-on contourner pour dénoncer les scandales qui sévissent dans les abattoirs ? Sans vouloir prendre parti, nous vous dévoilons la lettre de Sébastien, directeur enquêtes et recherche au sein de l’association.

La semaine dernière, dans le cadre d’une enquête L214, j’ai été interpelé par des gendarmes dans un abattoir des Yvelines avec un autre enquêteur de L214. Nous avons été placés 17 heures en garde à vue et notre matériel vidéo d’une valeur de 10 000 € a été saisi. Nous sommes convoqués au tribunal de Grande instance de Versailles le 12 juin 2017 pour "violation de domicile" et "tentative d'atteinte à la vie privée par fixation, enregistrement ou transmission de l'image".

Être sur le terrain avec les lanceurs d’alerte, c’est prendre des risques. Nous les prenons, car sans images le calvaire des animaux resterait soigneusement dissimulé. Grâce à nos enquêtes, nous montrons ce que personne ne devrait voir et permettons que la détresse de ces animaux terrifiés soit entendue par des millions de personnes, les médias, des élus.

Mais les résistances sont fortes. Mercredi dernier, à l'Assemblée nationale, les deux mesures les plus ambitieuses de la proposition de loi d'Olivier Falorni - Président de la commission d'enquête sur les abattoirs - ont été supprimées : la commission a refusé la vidéosurveillance dans les abattoirs et le droit de visite inopinée pour les parlementaires.

Vouloir témoigner est légitime et indispensable. Cette épreuve ne nous empêchera pas de continuer notre mission : montrer ce qu'endurent les animaux dans les élevages et les abattoirs. Le changement est en marche, aidez-nous à ne pas nous arrêter en chemin. C’est votre soutien à L214 qui nous permettra de continuer à les défendre.

Mais les résistances sont fortes. Mercredi dernier, à l'Assemblée nationale, les deux mesures les plus ambitieuses de la proposition de loi d'Olivier Falorni - Président de la commission d'enquête sur les abattoirs - ont été supprimées : la commission a refusé la vidéosurveillance dans les abattoirs et le droit de visite inopinée pour les parlementaires.