Cette famille canadienne vit en autosuffisance alimentaire
Arrêter de se soucier de la provenance de ces produits alimentaires, c’est le pari fou de cette famille canadienne en autosuffisance alimentaire. Depuis plusieurs années, elle réussit à s’alimenter grâce à sa propre agriculture biologique.
Robin, Rebecca et leurs trois filles vivent au Canada dans le Nouveau-Brunswick. Leur nouveau mode de vie en fait rêver plus d’un. Depuis quelques années, ils vivent en autosuffisance alimentaire complète. Ils cultivent de façon biologique la très grande majorité des aliments qu’ils consomment.
Rats des villes, rats des champs
Le couple ne vient pas de familles d’agriculteurs, mais ce sont les histoires de ses arrières grands-parents “qui faisaient un peu de tout” qui inspirent Robin. Déjà à l’époque, il se met en tête d’apprendre un jour de travailler la terre. Après s’être rencontrés dans le cadre du Katimavik, un programme de volontariat social et écologique encourageant la réconciliation avec les communautés autochtones, le couple s’installent à Moncton dans un appartement en ville avec petit balcon. Celui-ci devient le lieu de leurs premières expériences agricoles : ils y font pousser une petite pelouse, des plantes et essayent même d’y installer des ruches pour y faire du miel. “On faisait déjà parler de nous à cette époque”.
Une autonomie complète
“Et si le contenu de nos assiettes provenait de notre production?”
Cette réflexion pousse quelques mois plus tard Robin et Rebecca à quitter la ville pour leur campagne du Nouveau-Brunswick, dans l’Est du Canada. Il aura fallu deux ans de réflexion à cette famille avant qu’ils ne trouvent la ferme idéale. Et, il faut dire que leurs exigences ne sont pas simples : il s’agit de trouver un terrain de qualité pour y cultiver de façon biologique la très grande majorité des aliments qu’ils consomment quotidiennement. Leur défi ? Réussir à atteindre une autosuffisance alimentaire complète !
© Radio Canada
Leur vieille ferme de plusieurs hectares à Bathurst, dans la Baie des Chaleurs, est aujourd’hui le terrain parfait pour réaliser leur rêve. Robin et Rebecca y ont installés une serre pour cultiver leurs légumes à toutes les saisons et possèdent un verger d’une quarantaine d’arbres fruitiers. Les pommes et poires sont récoltées pour leur production de cidre. Pour la crème, le beurre et le fromage, le couple possède une vache laitière pouvant produire 12 litres de lait par jour. Les poules font aussi partie des habitants de la ferme. Rebecca ne veut pas se contenter de légumes racines, elle veut une alimentation complète et variée pour ses enfants. L’année dernière, la petite famille a réalisé le défi de ne pas se rendre à l'épicerie pendant six mois.
« Moi, j’ai pas de stress à savoir d’où vient ma nourriture, j’ai pas de stress sur le bio, j’ai pas de stress à me demander si ce que me dit l’agriculteur est vrai. Moi, je n’ai pas ça parce que je mange toujours bio et local. »
Réveiller en chacun l’agriculteur autonome qui sommeil en nous
La vie menée par le couple canadien et ses deux enfants est surtout une prise de conscience, un engagement. Tout produire soi-même requiert du temps : cultiver un potager, nourrir les animaux ou transformer les aliments. Il en demande encore plus lorsque ce n’est pas une activité à plein temps. Robin et Rebecca sont tous les deux enseignants, et l’autonomie n’est pas simple lorsqu’ils ont déjà trois enfants à s’occuper.
© Radio Canada
L’autosuffisance alimentaire complète est donc difficile à atteindre, mais pas impossible. Robin et Rebecca en sont la preuve : il est possible de concilier vie active et mode de vie en autonomie. En voyant leur entrepôt rempli d’aliments et de conserves, la famille a ralenti un peu le rythme de production. Pour en tirer la meilleure satisfaction, il faut que ce mode de vie ne deviennent pas en corvée quotidienne.
Depuis le début de leur aventure, Robin fait partager à sa communauté l’expérience de sa famille. Il anime des ateliers et partage des recettes et conseils sur les réseaux sociaux. Son but étant d’inspirer et de réveiller en chacun l’agriculteur autonome qui sommeil en nous.