Syndrome du Choc Toxique : la coupe menstruelle incriminée ?
Face à l'accroissement du nombre de chocs toxiques pendant les règles, le Centre National de Référence des Staphylocoques du CHU de Lyon avait lancé une grande enquête nationale sur les coupes menstruelles et les tampons. Décryptage des premiers résultats.
Il y a quelques mois, une équipe de recherche du CHU de Lyon tirait la sonnette d’alarme : alors qu’il avait quasiment disparu, le Syndrome du Choc Toxique pendant les règles est en recrudescence chez les Françaises. Les chercheurs avaient donc entrepris de collecter des tampons usagés pour une enquête de grande ampleur : étudier le lien entre ces protections périodiques et le Syndrome du Choc Toxique (SCT).
Pour rappel, le SCT est causé par une toxine bactérienne (associée au staphylocoque doré). Il peut survenir au cours des règles notamment lorsqu’une protection menstruelle, quelle qu’elle soit, est gardé(e) trop longtemps et que les toxines sont libérées dans le sang. Ces dernières peuvent rapidement affecter plusieurs organes et engendrer de graves conséquences.
700 tampons analysés
Grâce à la collecte lancée en octobre dernier, le Centre national de référence des staphylocoques des HCL a pu analyser 700 tampons usagés de marques les plus utilisées. Pour l’équipe de chercheurs, les résultats sont “rassurants” : aucune protection testée ne favorise la croissance et la production de la toxine, soit ni coupe menstruelle, ni tampons.
Et bien que les tampons puissent renfermer des substances toxiques (polluants, perturbateurs endocriniens, chlore, dioxine) qui sont directement en contact avec la muqueuse vaginale, l’équipe n’a toutefois “pas observé de relargage par les tampons de produit ayant un impact sur le staphylocoque.”. Tandis que dans les années 80, les tampons Rely provoquaient 10 fois plus de staphylocoques et produisaient 10 fois plus de toxines. Outre-Atlantique, 600 SCT avait été déclarés en un an parmi ses utilisatrices, dont une centaine de décès. Aujourd’hui, les tests effectués indiquent un effet neutre voire même protecteur.
700 tampons analysés
Grâce à la collecte lancée en octobre dernier, le Centre national de référence des staphylocoques des HCL a pu analyser 700 tampons usagés de marques les plus utilisées. Pour l’équipe de chercheurs, les résultats sont “rassurants” : aucune protection testée ne favorise la croissance et la production de la toxine, soit ni coupe menstruelle, ni tampons.
Aucune protection testée ne favorise le Syndrome du Choc Toxique
Malgré les résultats rassurants de l’étude, on assiste, depuis quelques jours, à une déferlante d’articles incriminant la coupe menstruelle dans le SCT. Ces articles de presse inquiètent les lectrices étant passées à l’utilisation de la coupe menstruelle pour des raisons écologiques et de sécurité sanitaire. Pourtant, les conclusions de l’étude précisent que :
"Les coupes menstruelles, en ayant un diamètre plus important que les tampons, elles permettent une arrivée d’air et donc d’oxygène plus importante et favorisent plus la croissance du staphylocoque et la production de la toxine.
Les règles d’utilisation des coupes menstruelles doivent s’inspirer de celles des tampons. Ne pas les porter la nuit pendant son sommeil et le jour plus de 6 heures."
Propos à nuancer donc : les coupes menstruelles ne déclenchent pas le Syndrome du Choc Toxique. En revanche, une mauvaise utilisation (une cup portée trop longtemps) peut favoriser son développement, au même titre qu'un tampon. Gérard Lina précise que le développement du staphylocoque peut se faire plus rapidement avec le port d’une cup mais ce n’est pas dans des proportions plus inquiétantes qu’avec des tampons. Le Syndrome du Choc Toxique vient plutôt d’une mauvaise utilisation des protections hygiéniques.
“Le choc toxique semble résulter d’un défaut d’information des utilisatrices”.
Face au manque de données sur le sujet, le Centre national du staphylocoque lance une enquête nationale (lien ici) pour identifier comment améliorer les pratiques des femmes.