10 clichés que l'on en a marre d'entendre quand on mange bio
Néo-hippies, mangeurs de graines, bourgeois... Les clichés sur les consommateurs de produits bio ont la vie dure. Alors cet article s’adresse à toi, bio-sceptique et propagateur d’idées reçues. Parce que non, l'amateur de bio n’est pas bizarre, pas sale ni reclus au sommet de sa montagne et que, Ô surprise, il aime se nourrir !
Si de plus en plus de personnes achètent des produits bio, de nombreux clichés ont encore la peau dure. Voici un petit florilège des clichés les plus répandus sur les consommateurs de produits issus de l'agriculture biologique.
N°1 : les consommateurs bio sont des "mangeurs de graines"
Éclaircissons d'abord un point : les graines, c’est un vrai aliment. Si si. C'est plutôt bon même, et bourré de nutriments. A priori donc, rien de farfelu dans le fait d'en manger. Mais le raccourci qui voudrait que les mangeurs de bio n’aient jamais vu la couleur d'un steak ou de quelque autre aliment, c'est sans doute un brin rapide. Par définition, tout ce qui existe en conventionnel, existe aussi en bio. Même ce bon vieux hamburger-frites-soda !
N°2 : de toute façon tu n’aimes pas vraiment la bonne bouffe
Ah bon ? J’ai pas mal de souvenirs - et de vêtements un peu serrés - qui témoignent du contraire. J’ai beau consommer bio et m'exécuter sans rechigner lorsque l'on m'enjoint de manger mes épinards, je suis rarement la dernière pour une pizza, ou une tartiflette, ou un plat en sauce, ou un éclair au café, ou… Bref, je pense que tu as saisi. Simplement je préfère toutes ces choses sans résidus chimiques.
N°3 : le bio ça coute cher !
Comment t’expliquer. Tout d’abord oui, je mange presque exclusivement des produits biologiques. Et non, je n’ai pas un sou. Non pas que j’essaie de te tirer la larmichette, mais pour faire bref : je gratte encore du papier sur les bancs de l'école. Tu te doutes donc bien que ce n'est pas encore cet été que j'irai faire dorer mes excès de lipides sur les plages de Cancun. Mais je m'égare un peu. J’en conviens, les magasins spécialisés pratiquent des prix parfois rédhibitoires. Mais tout est question d’organisation. Primo, 46 % des Français sont en surpoids, ce qui peut laisser penser que globalement, nous mangeons (et donc achetons) trop. Secundo, un tiers de la nourriture mondiale est gaspillée. Soit pas mal d’argent jeté par les fenêtres. Tertio, les produits tout-prêts sont généralement plus chers que les aliments de base. Alors pourquoi ne pas cuisiner plus pour dépenser moins ? Je t'assure qu'il n'est pas nécessaire d’avoir hérité de la veille tante Rothschild pour manger bio.
N°4 : le bio, c'est fade
Vraiment ? C’est amusant parce que 73 % des consommateurs de produits bio s'y retrouvent plutôt bien et se disent satisfaits de ce qu’ils mangent. Et puis à qui veux-tu faire croire que ces lasagnes pondues par une usine sont bonnes ? Un soupçon de bonne foi : d’aspect, on dirait un aliment pré-digéré. L’odeur évoque la même chose. Alors j'imagine que pour le goût...
N°5 : "il faut bien mourir de quelque chose"
C’est pas faux. Est-ce pour autant une raison valable pour se jeter sous le premier bus qui passe ? J’en suis moins sûre. Pas besoin donc de te bâfrer de produits chimiques sous prétexte qu’il te faudra un jour quitter ce bas monde. Sans aller jusqu’à te faire un lavement à chaque fois que tu poseras les lèvres sur un produit conventionnel, il est déjà bon d’avoir conscience de ce que tu continues de manger. Parce que (tiens toi bien), les traces de pesticides et les additifs en tous genres sont dangereux.
N°6 : les cultures biologiques ne suffiraient pas à nourrir la planète
Vaste débat que celui-ci. Commençons par faire le constat suivant : aujourd’hui, nous sommes déjà incapables de nourrir la planète. Quant au fait de nourrir le monde grâce à l'agriculture biologique, il se pourrait bien que ce soit réalisable ! Ce n’est pas moi qui le dit, mais Jacques Caplat (entre autres), agronome et auteur. Alors pardonne-moi de me cacher derrière les propos de ce bon Monsieur Caplat, mais je pense qu’il maîtrise mieux le sujet. Toujours est-il que selon lui “si l’on transformait l’agriculture mondiale en bio, les rendements globaux augmenteraient.” Par ailleurs, on pourrait réduire certaines cultures pour laisser place à d’autres. En mangeant moins de viande par exemple : les cultures destinées au fourrage pourraient servir à cultiver des produits destinés à l'alimentation humaine.
N°7 : le bio, c’est "un truc de hippie"
Permets-moi d’abord de faire le point sur une chose : le terme hippie n’est pas une insulte. En témoigne ce sacro saint Larousse. Et puis songe à Marion Cotillard, Michelle Obama, Guillaume Néry ou encore Jessica Alba, tous grands adeptes du bio, tous assez loin du hippie chantant Kumbaya au coin du feu.
N°8 : le bio c’est un argument marketing
Je veux bien te concéder que certaines grandes compagnies surfent sur la vague verte (pas forcément bio, mais du moins écolo) pour verdir leur image. Et je comprends que tu te méfies. Je me méfie aussi. Néanmoins, il existe des labels, qui certes doivent encore améliorer leurs exigences, mais qui assurent tout de même un plus grand respect de l’environnement et de la santé du consommateur que les produits conventionnels.
N°9 : le bio c’est juste une mode
Mouais. Force est de constater que ma popularité n’est pas franchement montée en flèche depuis que je me suis mise aux topinambours bio. Mais c’est vrai, le bio est une tendance qui gagne du terrain. Mais il serait sans doute plus juste de parler d’un changement de fond concernant les mentalités que d’une mode éphémère. D'autant qu’il y a de vrais arguments - scientifiques môsieur ! - qui défendent le bio et ses bénéfices pour la santé et la planète.
N°10 (Bonus écolo) "Si on t’écoutait on arrêterait de prendre des douches pour sauver la planète"
Alors. Il y a une différence - subtile, certes - entre le fait de te faire remarquer que ton bain de mousse quotidien n’est pas ce qu’il y a de plus écolo, et celui de t’intimer d’abandonner toute forme d’hygiène et de boire ton urine pour économiser l’eau. Parce que j’ai beau être attentive à certains enjeux environnementaux tels que la crise de l'eau, j’aime moi aussi assez peu l’idée que les gens de l’open-space me repèrent à l’odeur.
Et vous, quels clichés sur votre consommation de produits bio ne supportez vous plus d'entendre ?