Poiscaille : contre la surpêche, ils créent un panier de poissons en circuit-court
Pour lutter contre la surpêche et l'envolée des prix du poisson, Charles Guirriec et son acolyte Guillaume ont lancé leur "casier de poissons" en direct des pêcheurs sur le même principe que le panier de légumes. Objectifs: une pêche raisonnée, du poisson frais, des prix justes pour le consommateur comme pour le pêcheur.
Ingénieur et amoureux de la pêche, Charles Guirriec est obsédé par l’écaille depuis son enfance. Il embarque à bord de chalutiers pour évaluer les stocks de poissons et est frappé par l’épuisement des ressources. Autre amer constat, la différence de prix sur le marché du poisson entre le pêcheur et le consommateur. De cette aventure est née l’idée de développer une plateforme de vente en circuit-court de poissons issus de la pêche responsable: Poiscaille.
Une vente en circuit-court
Gérée par Charles et son acolyte Guillaume, Poiscaille est une sorte d’AMAP spécialisée dans le poisson. Lancée en 2015, cette plateforme permet de vendre des produits issus de la pêche raisonnée sans passer par les grands intermédiaires de la distribution. “Il n’y a aucun intermédiaire autre que nous. Le poisson est capturé, transporté directement à Paris et distribué en moins de 48 heures dans l’une de nos douze adresses partenaires.", explique Charles à We Demain.
Côté formule, il en existe plusieurs, on s’engage pour deux, trois ou quatre “casiers de la mer” (poissons, coquillages, crustacés, huîtres) par mois à un prix défini entre 19.90 et 24.90 euros par panier. L’engagement est flexible et il est possible d’acheter hors abonnement, le panier revient alors à 27,90 euros. En court-circuitant de cette façon les supermarchés et autres revendeurs, on garantit un prix raisonnable, des produits frais et “bien pêchés” aux consommateurs et, de l’autre côté, une rémunération juste aux pêcheurs et la certitude d’écouler les stocks.
Une pêche raisonnée
Les créateurs de Poiscaille ont soigneusement sélectionné leurs pêcheurs fournisseurs. Tous sont soucieux de protéger les espèces et de pratiquer une pêche responsable, ce pourquoi ils utilisent des techniques dites “dormantes” qui ne stressent pas le poisson. Les poissons sortent du bateau et arrivent directement chez le consommateur : fraîcheur garantie !
Seuls les bateaux de moins de 12m et avec au maximum trois personnes à bord sont recrutés. De cette manière, on soutient les petits bateaux qui pêchent de manière respectueuse, à l’inverse des gros chalutiers qui reviennent au port chargés de tonnes de poissons. C’est également une façon de se questionner sur sa consommation de poisson: "Aujourd’hui, les Français mangent tout le temps les mêmes poissons : cabillaud, saumon, crevettes, sans savoir vraiment d’où ils viennent ou comment ils ont été pêchés ou élevés. On veut réhabiliter des poissons qui sont abondants, à côté de chez nous et très peu demandés. Et qui sont très bons !" explique Charles sur Konbini.