Vos courges sont amères ? Ne les mangez pas au risque de perdre vos cheveux !
Dans une revue médicale américaine, un médecin français alerte sur les risques liés à la consommation de courges amères. Une telle intoxication peut entraîner une alopécie aiguë.
Connaissez-vous l’intoxication aux cucurbitacées ? Vendredi dernier, Le Parisien a relayé le témoignage d'une jeune femme ayant été intoxiquée aux cucurbitacées. La patiente a été suivie par le dermatologue spécialiste des cheveux Philippe Assouly. Il s’agissait du deuxième cas rapporté par ce médecin.
Dans le numéro de mai de la revue médicale américaine JAMA Dermatology, le docteur raconte comment après avoir mangé, en décembre, de la doubeurre (couramment appelée courge butternut), la patiente a vu ses cheveux tomber ("alopécie aiguë"), de même que ses poils pubiens et sous les aisselles. "Les médecins qu'elle a vus ne comprenaient pas pourquoi. C'est elle qui m'a appelé, après avoir fait le lien en lisant des articles dans la presse étrangère", a indiqué à l'AFP le Dr Assouly. Ce médecin avait vu en consultation un premier cas en 2010, une femme qui après une soupe au potiron avait "connu une perte substantielle de cheveux".
Reconnaître les fruits et légumes non comestibles
Dans les deux cas, tout a commencé par les signes classiques d'une intoxication alimentaire (vomissements, maux de ventre), et s'est bien fini, avec la repousse des cheveux. La responsable, c'est la cucurbitacine, substance toxique contenue dans les cucurbitacées sauvages et d'ornement (courges, courgettes, citrouilles, concombres, melons, etc.).
"Si une abeille va polliniser une cucurbitacée cultivée pour l'alimentation, la cucurbitacine va s'y retrouver", a expliqué le Dr Assouly. Mais il y a un moyen simple de soupçonner la présence de cette substance toxique, et donc un fruit ou légume non comestible : elle donne un goût amer.
"Le fait qu'une courge soit amère, ça doit alerter. Il ne faut pas forcer un enfant à la finir", résume le dermatologue.
La concentration de cucurbitacine augmente avec trois facteurs : la pousse lors d'une saison sèche, une cueillette en fin de saison, et le temps pendant lequel on laisse mûrir la cucurbitacée.
Les symptômes connus jusque-là étaient des troubles digestifs, avec vomissements et diarrhées. "Il y a trois ans un homme est mort à cause d'un ragoût de courgettes en Allemagne", a souligné le Dr Assouly.