L’idée de génie venue d’Estonie pour inciter les citoyens à laisser leur voiture au garage
A compter du 1er juillet 2018, l’Estonie va étendre la gratuité des transports en commun à tous les bus départementaux du pays. Le but : permettre aux plus démunis de voyager plus facilement, mais surtout, décourager la circulation automobile.
Dès janvier 2013, Tallinn a instauré la gratuité des transports publics pour tous ses habitants, dans le but de réduire les embouteillages et la pollution. Une initiative faisant d’elle la première capitale européenne à mettre en place un tel dispositif. Désormais, ce sont les usagers des bus de toute l’Estonie qui voyageront sans dépenser le moindre centime. A partir du 1er juillet prochain, les transports en commun seront gratuits dans tout le pays. Toutefois, cette mesure ne porte que sur les bus départementaux. En effet, les bus municipaux des communes (sauf Tallinn) resteront payants.
Autre bonne nouvelle : les prix des billets de train devraient également baisser. Une réduction rendue possible grâce à une augmentation de la contribution de l’Etat. Celle-ci va passer de 22,5 millions d’euros à 31 millions l’an prochain.
Un plan pour les plus précaires, mais aussi pour l’environnement
Ce plan national de gratuité est avant tout un dispositif solidaire. Les personnes à faibles revenus pourront se déplacer plus facilement pour rechercher un emploi notamment. Le second avantage est bien évidemment la réduction de la pollution comme le soulignent les défenseurs de l’environnement. Les Estoniens prenant moins leur voiture, les émissions de CO2 ne pourront que diminuer, avec en prime un impact positif sur la santé. D’ailleurs, de nouvelles recherches suédoises, dont les résultats viennent d’être publiés dans la revue Environmental International, confirment, une nouvelle fois, les méfaits de l'utilisation des voitures dans les moyennes et grandes villes. Les chercheurs se sont basés sur les données de Malmö, une ville de Suède de 330.000 habitants, où les seuils européens de pollution aux particules fines et au dioxyde d'azote (NO2) ne sont généralement pas dépassés.
Si l’on sait que le taux de mortalité est accru chez les personnes résidant dans des zones où l'air est plus pollué, ces nouvelles recherches visaient surtout à évaluer quels effets sur la santé produirait la baisse hypothétique de la pollution atmosphérique dans une grande ville en retirant les gaz d'échappement. Ainsi, les scientifiques ont estimé qu'en éliminant toutes les émissions polluantes émanant des gaz d'échappement, ils réduiraient en moyenne 5,1μg/m3 d'oxyde d'azote, ce qui éviterait entre 55 et 93 décès précoces (soit entre 2 et 4 % de tous les cas) chaque année, 21 nouveaux cas d'asthme infantile (6 % de tous les cas), 95 cas de bronchite infantile (10 % de tous les cas), 30 hospitalisations pour maladies respiratoires, 87 cas de démence (4 % de tous les cas), et 11 cas de pré-éclampsie, une hypertension artérielle qui apparaît durant grossesse (11 % de tous les cas). Nombre de jours d’arrêt maladie pourraient également être considérablement réduits chaque année. Selon les chercheurs, leurs estimations étant très prudentes, les bénéfices d'une réduction de la pollution de l'air devraient en réalité être plus importants.
Tous les ans, plus de 400.000 personnes décèdent prématurément à cause de la pollution de l'air. D’après les chercheurs, celle-ci serait responsable d'un décès prématuré sur huit à travers le monde. Après l'Estonie, d'autres gouvernements prendront peut-être conscience de l'urgence d'agir...
Sources :
Huffington Post
AFP/Relaxnews