Maladies chroniques : les experts pour la prescription systématique d'une activité physique
Cancers, diabète, AVC, dépression, arthrose ou suite d'attaque cardiaque... Des millions de personnes atteintes de maladies chroniques devraient pouvoir systématiquement bénéficier de programmes d'activité physique adaptée, prescrite sur ordonnance, selon des experts.
"L'activité physique doit être prescrite de façon systématique et aussi précocement que possible dans le parcours de soin" recommande, à propos des maladies chroniques étudiées, un groupe d'experts réunis par l'Inserm. Pour la multitude de patients concernés, il s'agit d'éviter, selon les cas, des hospitalisations, des récidives, voire d'augmenter leur survie ou plus simplement de réduire par la fréquence de symptômes (asthme), des douleurs (arthrose des membres inférieurs), bref d'améliorer la qualité de vie.
Le sport, avant un traitement médical
Ce nouveau travail d'"expertise collective" assorti de recommandations (au total, 805 pages), demandé par le ministère des Sports, a été rendu public jeudi. Les experts recommandent également que "l'activité physique, soit prescrite -avant tout traitement médicamenteux- pour la dépression légère à modérée, le diabète de type 2 (le plus courant, ndlr), l'obésité", et l'artérite des jambes.
On sait qu'il convient de recommander une pratique régulière d'activité physique adaptée aux personnes atteintes d'une maladie chronique. Mais, "dire 'faites donc un peu d'activité physique', ce n'est pas suffisant", souligne Béatrice Fervers, experte pour le cancer à Lyon.
Les experts préconisent de développer les partenariats avec les organisations de loisirs (fédérations sportives, clubs, associations...) pour accompagner les patients.
Développer des structures
En cardiologie, "pour le post-infarctus, seulement 30 % des patients éligibles sont orientés en centre de réadaptation (réentraînement à l'effort) pour bénéficier de programmes adaptés", déplore Thibaut Guiraud. "On manque de place, de structures, la prévention secondaire (une fois la maladie apparue, ndlr) est un luxe", dit à l'AFP cet expert du chapitre cardiovasculaire. D'où l'idée de développer des structures plus légères, en plus des centres.
La réadaptation cardiaque fondée sur l'activité physique induit une baisse de 30 % de la mortalité d'origine cardiovasculaire, de 26 % de la mortalité totale et une diminution de 31 % du risque de réhospitalisation, d'après le rapport.
"Avec le vieillissement et l'allongement de l'espérance de vie, le nombre de personnes atteintes d'une ou plusieurs maladies chroniques ne cesse de s'accroître", constatent-ils. Elles concernent 20 millions de personnes et plus encore seraient à risque. Un risque favorisé par des habitudes néfastes (malbouffe, sédentarité, tabagisme...).
Développer des structures
En cardiologie, "pour le post-infarctus, seulement 30 % des patients éligibles sont orientés en centre de réadaptation (réentraînement à l'effort) pour bénéficier de programmes adaptés", déplore Thibaut Guiraud. "On manque de place, de structures, la prévention secondaire (une fois la maladie apparue, ndlr) est un luxe", dit à l'AFP cet expert du chapitre cardiovasculaire. D'où l'idée de développer des structures plus légères, en plus des centres.
La réadaptation cardiaque fondée sur l'activité physique induit une baisse de 30 % de la mortalité d'origine cardiovasculaire, de 26 % de la mortalité totale et une diminution de 31 % du risque de réhospitalisation, d'après le rapport.
"On a tous les arguments aujourd'hui pour rembourser" ces prescriptions personnalisées d'activité physique, commente l'un des experts, Grégory Ninot. "Aux décideurs de trouver les meilleures solutions".