Pourquoi l'espérance de vie ralentit en France ?
Le ralentissement de l'espérance de vie en France s'explique notamment par les épidémies de grippe saisonnière et par des retombées "moins spectaculaires" de la lutte contre le cancer, selon une étude de l'Institut national d'études démographiques (Ined), publiée mercredi dernier.
C'est un constat qui peut en étonner certains. Malgré les progrès de la médecine, l'accès à une nourriture diversifiée et des soins accessibles, l'espérance de vie en augmente moins en France.
Un effet "conjoncturel"
L'espérance de vie à la naissance n'a augmenté que de 0,1 an entre 2017 et 2018, pour les femmes (85,4 ans) comme pour les hommes (79,5 ans), un gain "modeste" selon Gilles Pison, auteur de cette étude publiée dans Populations et Sociétés et basée sur les chiffres de l'Insee.
Quand les épidémies de grippe saisonnière "sont meurtrières comme celles des dernières années, elles réduisent l'espérance de vie à la naissance de l'année de 0,1 à 0,3 an", affirme le chercheur associé à l'Ined, également professeur au Muséum national d'Histoire Naturelle. Il précise cependant que cet effet est "conjoncturel" et que d'autres causes sont également derrière le ralentissement des progrès de l'espérance de vie en France.
M. Pison estime ainsi que, dans la lutte contre les cancers, les retombées en matière d'espérance de vie "ont été moins spectaculaires jusqu'ici que celles liées" aux progrès de la lutte contre les maladies cardiovasculaires, depuis les années 1970.
Quand les épidémies de grippe saisonnière "sont meurtrières comme celles des dernières années, elles réduisent l'espérance de vie à la naissance de l'année de 0,1 à 0,3 an", affirme le chercheur associé à l'Ined, également professeur au Muséum national d'Histoire Naturelle. Il précise cependant que cet effet est "conjoncturel" et que d'autres causes sont également derrière le ralentissement des progrès de l'espérance de vie en France.
Axer la recherche sur les maladies neurodégénératives
La France n'est pas la seule concernée puisqu'un "même ralentissement des progrès de l'espérance de vie s'observe dans les pays d'Europe du Nord et de l'Ouest".
Pour Gilles Pison, ce sont désormais "de nouveaux terrains de lutte comme les maladies neurodégénératives (maladies d'Alzheimer, de Parkinson, etc.) et des innovations médicales et sociales" qui doivent "prendre le relais si l'on veut que l'espérance de vie continue de progresser".