Depuis le 28 juillet 2022, nous vivons à crédit sur les ressources naturelles de la planète.
Le jeudi 28 juillet 2022, l’humanité a consommé l’ensemble des ressources qu’elle peut générer en un an. En 1971, ce jour est intervenu le 25 décembre. Alors que l’homme ne cesse d’épuiser les ressources de la Terre, les feux consument les forêts, la sécheresse s’empare des terres agricoles, les glaciers fondent à grande vitesse. Le Global Footprint Network et le WWF appellent à changer de modèle agricole afin de préserver notre monde.
Le Global Footprint Network calcule tous les ans le stade auquel on commence à vivre à crédit sur les ressources naturelles de la planète. Et cette année, c’est le 28 juillet 2022 qui marque le Jour du dépassement. Comparaison entre l’empreinte écologique et la biocapacité (capacité des espaces à régénérer des ressources), le Jour du dépassement arrive plus tôt d’année en année. En 20 ans, la date a avancé de 2 mois, ce qui est assez alarmant. Et si l’ensemble de l’humanité vivait comme les Français, le Jour du dépassement aurait eu lieu le 5 mai 2022, selon le rapport du WWF. Pour l’association, la cause majeure du dépassement est notre système agricole et alimentaire. En effet, 55 % de la biocapacité est aujourd’hui utilisé pour nourrir l’humanité avec des modèles bien différents.
Un système agricole et alimentaire non tenable
L’agriculture est responsable de 80 % de la déforestation mondiale, elle représente également 70 % de l’utilisation de l’eau douce et rejette 27 % des émissions de gaz à effet de serre mondiaux. Quant à la production de l’alimentation, elle est à l’origine de 70 % de la perte de biodiversité terrestre et de 50 % de la perte de la biodiversité dans les écosystèmes d’eau douce. Il faut savoir également que 52 % des terres agricoles sont dégradées. Selon Global Footprint Network, nous utilisons l’équivalent de deux planètes. Actuellement, il nous faut 1.75 Terre pour régénérer ce que l’humanité consomme. Nous sommes bien loin des objectifs de l’accord du climat qui a eu lieu en 2015. En effet, les gouvernements et les institutions sont bien plus lents qu'ils ne le devraient être. Selon un rapport du Giec sur le réchauffement planétaire de 1,5 °C (2018), il faudrait passer à des économies régénératives qui vivent de notre capital naturel plutôt que de le tuer. Pour le Global Footprint Network, « vivre selon les moyens de notre planète ne signifie pas que les gens doivent vivre dans l’inconfort et sans dignité humaine. L’épanouissement est possible si nous y mettons notre tête, notre cœur et nos mains. »
Transformer notre système agricole et alimentaire
Selon le rapport du WWF, trois transformations urgentes doivent être enclenchées :
- Réduire la consommation de protéines animales en passant par un régime alimentaire durable pourrait permettre de réduire d’au moins 30 % les émissions de gaz à effet de serre, de 46 % la disparition de la faune sauvage et de 29 % les décès prématurés.
- Stopper la conversion des écosystèmes en réduisant la pression sur les écosystèmes naturels (prairies, forêts, zones humides…) qui sont détruits ou convertis en culture et zones d’élevage.
- Transformer nos modes de production vers l’agroécologie en sortant du modèle des monocultures dopées aux engrais et pesticides et en soutenant les pratiques agroécologiques telles que l’agroforesterie, réduire l’usage des intrants chimiques et sortir de l’élevage intensif.
« Si cette journée marque une fois de plus nos esprits, en arrivant si tôt dans l’année, elle doit maintenant engager un passage massif à l’action. Il est grand temps de se réveiller et de déployer les solutions, chacun à son échelle. À nous d’agir au quotidien ! Aux décideurs de changer de modèle ! » indique Pierre Cannet, Directeur du Plaidoyer du WWF France
Transformer notre système agricole et alimentaire
Selon le rapport du WWF, trois transformations urgentes doivent être enclenchées :