Le mythe du soja cancérigène : un véritable atout santé

Soja
Soja boisson
Corelens
Par Charlotte Vierne publié le
Journaliste indépendante
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Consommée depuis plus de 3000 ans, le soja, cette plante originaire de l’est de la Chine a injustement mauvaise presse. Un comble pour de nombreux chercheurs qui, depuis des années, accumulent les preuves scientifiques des vertus du soja : en plus de se révéler « un puissant anti-cancer », il réduit le risque cardio-vasculaire.

« L’idée que les femmes devraient éviter de manger du soja car les phytœstrogènes naturellement contenus dans la plante provoqueraient le cancer du sein est largement répandue. Il est temps d’envoyer valser cette légende urbaine ! » s’indigne le docteur William Li, chercheur et docteur en médecine américaine de renommé mondiale et auteur du best-seller du New York Time Eat to beat desease  (Bien manger pour guérir). 

Un puissant anti-cancer

Pour le Président de l’Angiogenesis Foundation, une organisation à but non lucratif fondée en 1994 pour améliorer la santé mondiale, « voici la vérité scientifique : au cours des études menées sur des humains, les phytœstrogènes du soja n’augmentent pas l’incidence des cancers du sein. Bien au contraire ! En réalité, ils se comportent chez les humains comme des anti-œstrogènes et interfèrent avec la capacité des œstrogènes à alimenter certains cancers ».1 Parmi eux, le cancer du sein, le lymphome et de la prostate en particulier. La première preuve scientifique de cette affirmation nous est parvenue en 1993, grâce à la graine de soja. À cette époque, Théodore Fotsis, un scientifique grec de l’université de Heidelberg en Allemagne publie un article révolutionnaire repérant, pour la première fois, un facteur alimentaire capable d’inhiber l’angiogenèse, un processus de croissance de nouveaux vaisseaux sanguins à partir de vaisseaux préexistants s’avérant primordial dans le développement des tumeurs malignes. Intitulé « Génistéine, un inhibiteur diététique de l’angiogenèse in vitro » cet article explique la découverte, dans l’urine de sujets japonais faisant une grande consommation d’aliments à base de soja, d’une substance naturelle aux puissants effets anticancéreux, la génistéine2. Selon Fotsis, ce polyphénol d’origine alimentaire repéré chez des villageois végétariens et grands consommateurs de soja étoufferait les vaisseaux sanguins formés par les tumeurs

Des polyphénols anti-angiogéniques 

L’étude fait grand bruit et de nombreux chercheurs ne tardent pas à émettre l’hypothèse que cette propriété du soja explique sans doute le faible taux de certains cancers mortels chez les personnes adoptant le régime alimentaire asiatique, riche en ingrédients d’origine végétale. Dès lors, de nouvelles études ne tardent pas à voir le jour étayant les effets bénéfiques du soja : à Shanghai, une étude menée en 2009 sur 5 042 survivantes du cancer du sein conclut que « l’apport alimentaire en soja, mesuré par l’apport en protéines de soja ou en isoflavones de soja, est inversement associé à la mortalité et à la récidive »3 . Et selon le Docteur William Li, « pendant quatre ans, les chercheurs de l’université Vanderbilt ont documenté et corrélé la quantité de soja consommée par des femmes avec la récurrence du cancer du sein et leur décès éventuel. Les chercheurs ont constaté que les femmes qui consommaient le plus de soja voyaient leur risque de rechute diminuée de 32  % et de décès baisser de 29  %. Cette association bénéfique avec le cancer était observée, que les femmes soient atteintes d’un cancer du sein positif ou négatif aux récepteurs des œstrogènes ! » La raison en est simple, le soja contient des bioactifs anti-angiogéniques connus sous le nom d’isoflavones : il s’agit de la génistéine (documentée par le Dr Fotsis), mais également de la daidzéine, de l’équol et des glycéollins. Selon une étude, en date de 2013, leur concentration est plus élevée dans les produits fermentés.4 « À l’Angiogenesis Foundation, nous avons testé en laboratoire le GCP (un complément alimentaire contenant une forme de génistéine et de daidzéine hautement concentrée) contre des cellules des vaisseaux sanguins humains et avons constaté qu’il exerce une puissante activité anti-angiogénique. De plus, le GCP élimine directement les cellules du lymphome et du cancer de la prostate » s’amuse encore William Li s’appuyant, pour cette dernière affirmation, sur deux études datant de 2004 et de 20105

Des effets épigénétiques remarquables

Et, ce n’est pas tout, outre ses effets anti-angiogéniques affamant cancer, le soja pourrait également éliminer certains cancers en activant épigénétiquement la puissance de gènes suppresseurs de tumeur (gènes dont la mission est d’empêcher la croissance des tumeurs)6. Parmi eux, le récepteur B2 de l’acide rétinoïque (RARB2), le le Cyclin D2 ou CCND2 ou encore le RARB2 et le CCND225, faisant tous office de gardien du génome contre le cancer. « Autrement dit, manger du soja augmente la suppression tumorale et la protection contre la croissance du cancer. Il aide à activer ces gènes qui luttent contre le cancer via des modifications épigénétiques. Ainsi et malgré la confusion qui règne autour du soja et du cancer du sein, les effets épigénétiques de cette plante sont particulièrement remarquables. » Enfin, outre le cancer, la consommation de soja diminue le risque de développer de nombreuses maladies liées à l’angiogenèse de la coronaropathie à l’athérosclérose7. Elle réduit enfin le risque de maladie cardio-vasculaire de 16 %8. Bref, faites des réserves de soja !

Des polyphénols anti-angiogéniques 

L’étude fait grand bruit et de nombreux chercheurs ne tardent pas à émettre l’hypothèse que cette propriété du soja explique sans doute le faible taux de certains cancers mortels chez les personnes adoptant le régime alimentaire asiatique, riche en ingrédients d’origine végétale. Dès lors, de nouvelles études ne tardent pas à voir le jour étayant les effets bénéfiques du soja : à Shanghai, une étude menée en 2009 sur 5 042 survivantes du cancer du sein conclut que « l’apport alimentaire en soja, mesuré par l’apport en protéines de soja ou en isoflavones de soja, est inversement associé à la mortalité et à la récidive »3 . Et selon le Docteur William Li, « pendant quatre ans, les chercheurs de l’université Vanderbilt ont documenté et corrélé la quantité de soja consommée par des femmes avec la récurrence du cancer du sein et leur décès éventuel. Les chercheurs ont constaté que les femmes qui consommaient le plus de soja voyaient leur risque de rechute diminuée de 32  % et de décès baisser de 29  %. Cette association bénéfique avec le cancer était observée, que les femmes soient atteintes d’un cancer du sein positif ou négatif aux récepteurs des œstrogènes ! » La raison en est simple, le soja contient des bioactifs anti-angiogéniques connus sous le nom d’isoflavones : il s’agit de la génistéine (documentée par le Dr Fotsis), mais également de la daidzéine, de l’équol et des glycéollins. Selon une étude, en date de 2013, leur concentration est plus élevée dans les produits fermentés.4 « À l’Angiogenesis Foundation, nous avons testé en laboratoire le GCP (un complément alimentaire contenant une forme de génistéine et de daidzéine hautement concentrée) contre des cellules des vaisseaux sanguins humains et avons constaté qu’il exerce une puissante activité anti-angiogénique. De plus, le GCP élimine directement les cellules du lymphome et du cancer de la prostate » s’amuse encore William Li s’appuyant, pour cette dernière affirmation, sur deux études datant de 2004 et de 20105

Source(s):
  • Pour en savoir plus : Li, William. Bien manger pour guérir. Hugo Publishing
  • 1. S. Lecomte, F. Demay, F. Ferrière, and F. Pakdel, “Phytochemicals Targeting Estrogen Receptors : Beneficial Rather than Adverse Effects ?” International Journal of Molecular Sciences 18, no. 7 (2017) : E1381
  • 2. T. Fotsis et al., “Genistein, a Dietary-derived Inhibitor of Vitro Angiogenesis”, Proceedings of the National Academy of Sciences USA 90, no. 7 suppl. (1993) : 2690–4
  • 3. X. O. Shu et al., “Soy Food Intake and Breast Cancer Survival”, Journal of the American Medical Association 302, no. 22 (2009) : 2437–2443.
  • 4. S. H. Lee, J. Lee, M. H. Jung, and Y. M. Lee, “Glyceollins, a Novel Class of Soy Phytoalexins, Inhibit Angiogenesis by Blocking the VEGF and bFGF Signaling Pathways”, Molecular Nutrition and Food Research 57, no. 2 (2013) : 225–234.
  • 5. 10. D. L. Bemis et al., “A Concentrated Aglycone Isoflavone Preparation (GCP) That Demonstrates Potent Anti-Prostate Cancer Activity In Vitro and In Vivo”, Clinical Cancer Research 10, no. 15 (2004) : 5282–5292 ; J. L. McCall, R. A. Burich, and P. C. Mack, “GCP, a Genistein-Rich Compound, Inhibits Proliferation and Induces Apoptosis in Lymphoma Cell Lines”, Leukeumia Research 34, no. 1 (2010) : 69–76.
  • 6. M. Z. Fang et al., “Reversal of Hypermethylation and Reactivation of p16INK4a, RARbeta, and MGMT Genes by Genistein and Other Isoflavones from Soy”, Clinical Cancer Research 11, no. 19, pt. 1 (2005) : 7033–7041.
  • 7. G. C. Meléndez et al., “Beneficial Effects of Soy Supplementation on Postmenopausal Atherosclerosis Are Dependent on Pretreatment Stage of Plaque Progression”, Menopause 22, no. 3 (2015) : 289–296.
  • 8. Z. Yan et al., “Association between Consumption of Soy and Risk of Cardiovascular Disease : A Meta-Analysis of Observational Studies”, European Journal of Preventive Cardiology 24, no. 7 (2017) : 735–747.