L’intestin est-il réellement notre deuxième cerveau ?
Dans son ouvrage Le charme discret de l’intestin, Giulia Enders nous explique qu’une digestion défaillante peut influer sur notre état psychologique. Stéphanie Guillet, diététicienne nutritionniste spécialisée dans la micronutrition et le microbiote, nous éclaire sur ce sujet de plus en plus évoqué au sein de la communauté scientifique.
Ces dernières années, de nombreuses études ont démontré le rôle de notre intestin sur notre bien-être. Celui-ci pourrait, selon certains chercheurs, minimiser ou, au contraire, aggraver des pathologies telles que le stress ou la dépression.
Le microbiote intestinal : un organe clé pour notre cerveau
Le microbiote est un organe à part entière. Il signifie « petite vie » et se compose d’un ensemble de micro-organismes (bactéries, levures, virus… ) logeant dans notre intestin. A titre d’exemple, son rôle est aussi important que celui du foie au niveau des fonctions métaboliques ! Et pour cause, le microbiote représente 70 % de notre système immunitaire : il crée un effet barrière grâce à des bactéries qui nous protègent. Ces dernières vont digérer nos déchets et fabriquer ce que l’on appelle des métabolites, contribuant au bon fonctionnement de notre corps, y compris celui de notre cerveau.
Un lien direct entre microbiote et système nerveux
Le cerveau et l’intestin sont connectés par des fibres nerveuses : ils interagissent donc régulièrement ensemble. Le long du tube digestif se trouve le système nerveux que l’on nomme « entérique », contrôlé par le système nerveux central, soit notre cerveau. Voilà pourquoi de nombreux professionnels de la nutrition et chercheurs s’accordent à dire que si le microbiote est perturbé, notre cerveau l’est aussi.
« Même si les mécanismes ne sont pas encore clairement élucidés, on sait que nos bactéries (présentes dans le microbiote) sont capables d’influencer notre manière d’être par les voies sanguines et nerveuses via la sécrétion et la libération de certaines molécules. De nombreux troubles psychiques, comme l’anxiété, la dépression ou les addictions seraient associés à une modification du microbiote. Ainsi, nous pourrions influer sur notre état psychologique en modulant les bactéries de notre microbiote ce qui ouvre des perspectives formidables pour guérir ces pathologies. », nous explique Stéphanie Guillet*.
Un lien direct entre microbiote et système nerveux
Le cerveau et l’intestin sont connectés par des fibres nerveuses : ils interagissent donc régulièrement ensemble. Le long du tube digestif se trouve le système nerveux que l’on nomme « entérique », contrôlé par le système nerveux central, soit notre cerveau. Voilà pourquoi de nombreux professionnels de la nutrition et chercheurs s’accordent à dire que si le microbiote est perturbé, notre cerveau l’est aussi.
Stress, addictions… Rééquilibrer son intestin pour agir sur nos pathologies
« Les bactéries de nos intestins ont le pouvoir – par leur présence ou leur absence – de moduler nos neurotransmetteurs et d’intervenir dans les circuits neuronaux de la récompense, du plaisir, d’agir sur nos angoisses, nos dépressions, nos addictions. », analyse la diététicienne.
De manière générale, un bon microbiote permet d’envoyer les bons messages à notre cerveau : si nous avons faim ou si nous sommes repus par exemple. Dès lors que cet organe est perturbé, notamment à cause d’une mauvaise alimentation, il ne saura plus correctement faire passer le message et peut générer des troubles dépressifs ou alimentaires.
Pour Stéphanie Guillet, l’équilibre de notre microbiote passe avant tout par une bonne alimentation. En tant que nutritionniste, elle privilégie ce biais pour soigner ou anticiper nos déséquilibres psychologiques. « Si l’on s’occupe de l’assiette, 50 % du travail est fait mais il faudra l’accompagner d’activités relaxantes comme la méditation ou la sophrologie par exemple. », ajoute-t-elle.
Côté cuisine, il faudra passer par un réapprentissage afin d’apporter à notre intestin (et in fine notre cerveau) l’alimentation dont il a besoin. Il faut acheter pour cela un maximum de produits « bruts » pour privilégier le fait maison.
Bio, local : les recommandations nutritionnelles de Stéphanie Guillet
Évitez au maximum les aliments transformés car ils ne sont pas bien accueillis par le microbiote et auront tendance à le perturber, au vu des pesticides, antibiotiques et autres aliments chimiques qu’ils contiennent. Pour cela, privilégiez au maximum les filières locales et bio. J’oriente souvent mes patients vers l’application Siga, qui analyse le degré de transformation d’un aliment.
Prébiotiques et probiotiques : deux agents phares pour notre flore intestinale !
Ces deux éléments sont très complémentaires. Les probiotiques, d’une part, sont des bactéries et levures vivantes qui ont pour rôle d’enrichir notre microbiote. D’autre part, les prébiotiques agissent comme des « friandises » pour leurs homologues, en les alimentant.
On les trouve les probiotiques dans les aliments suivants :
- les yaourts, laits fermentés et fromages
- les aliments lacto-fermentés (choucroute fraîche, kimchi)
- les condiments à base de soja, anchois ou céréales fermentés
- les condiments artisanaux en saumure (olives, câpres, cornichons…)
Bon à savoir
Pour les personnes intolérantes au lactose, les yaourts ou fromages à pâte dure ou semi-molle sont bien tolérés car les bactéries qu’ils contiennent ont déjà digéré le lactose .
Les fibres prébiotiques, quant à elles, sont contenues dans les légumes, fruits, légumineuses et céréales complètes.
Vous l’aurez compris, les probiotiques aidant à maintenir notre microbiote en bonne santé, ils contribueraient donc potentiellement à la régulation de notre moral.
*Son site : www.jecuisineencouleurs.com
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